Présidentielle au Congo-Brazza : le premier parti d'opposition désigne son candidat

Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville, à l'ONU le 26 septembre 2014. (AP Photo/Richard Drew)

Pascal Tsaty Mabiala, premier secrétaire de l'Upads, est le deuxième candidat d'opposition à se présenter face au président sortant, Denis Sassou Nguesso.

L'Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads), premier parti d'opposition au Congo, a annoncé dimanche à Brazzaville avoir désigné son candidat à l'élection présidentielle du 20 mars.

Pascal Tsaty Mabiala, premier secrétaire du parti, a été investi au terme d'une session extraordinaire du Conseil national de l'Upads. Il est le deuxième candidat d'opposition à se présenter face au président sortant, Denis Sassou Nguesso.

"Le Conseil national a unanimement retenu (...) la candidature du camarade Pascal Tsaty Mabiala à cette élection majeure", a annoncé le porte-parole de l'Upads, Honoré Sayi.

"Pendant la campagne présidentielle, face à la dictature nous opposerons le courage, face à la tricherie nous opposerons la vigilance et face au doute nous opposerons l'enthousiasme et la détermination", a affirmé M. Tsaty Mabiala, âgé de 66 ans.

Député et président du groupe parlementaire Upads à l'Assemblée nationale, M. Tsaty Mabiala a été ministre de la Défense du président Pascal Lissouba (1992-1997), notamment pendant la guerre civile de 1997, qui allait permettre le retour au pouvoir de M. Sassou Nguesso.

L'Upads avait boycotté les deux derniers scrutins présidentiels, en 2002 et 2009.

Ce parti appartient aujourd'hui au Front républicain pour le respect de l'ordre constitutionnel et l'alternance démocratique (Frocad), l'une des deux grandes coalitions de l'opposition ayant fait campagne contre le référendum d'octobre qui a permis l'adoption d'une nouvelle constitution autorisant M. Sassou Nguesso à se représenter.

Samedi, André Okombi Salissa, plusieurs fois ministre de M. Sassou Nguesso entre 1997 et 2012, avait annoncé sa candidature à la présidentielle.

M. Okombi Salissa dirige un petit parti membre de l'Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), l'autre grande coalition d'opposants à M. Sassou Nguesso, composée surtout d'ex-alliés du président, alors que le Frocad réunit davantage des opposants de longue date au chef de l'État.

Selon des responsables de la coordination entre les deux plateformes, on s'attend à au moins quatre candidatures de l'opposition à la présidentielle : deux issues du Frocad et deux de l'IDC.

Le Parti congolais du travail (PCT, au pouvoir) a d'ores et déjà investi M. Sassou Nguesso comme candidat.

Deux autres hommes politiques ont annoncé qu'ils se présentaient en indépendants : Joseph Kignoumbi Kia Mboungou et Anguios Nganguia Engambé.

Hormis la présidence de M. Lissouba (vainqueur de l'élection de 1992, après l'instauration du multipartisme), le Congo est dirigé par M. Sassou Nguesso depuis 1979.

AFP