Plus de 14 millions de gens en insécurité alimentaire au Yémen

Une maison de l'ancien président yéménite Ali Abdallah Saleh, après un raid aérien mené par l'Arabie à Sanaa, Yémen, le samedi 23 janvier 2016. (AP Photo / Hani Mohammed, File)

Près de 14,5 millions de personnes, soit la moitié de la population totale du pays, sont en situation d'insécurité alimentaire au Yémen en raison du conflit, alerte jeudi la FAO, l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation.

Les combats, qui ont fait plus de 5.800 morts depuis mars, dont la moitié des civils selon l'ONU, entravent les importations et provoquent la flambée des prix en raison des restrictions explique dans un communiqué la FAO, basée à Rome.

Depuis juin le nombre des personnes ainsi fragilisées au plan alimentaire a augmenté de 12% et en un an (fin 2014), de 36%, précise-t-elle.

"L'insécurité alimentaire et la malnutrition s'aggravent de jour en jour" indique le représentant de la FAO au Yémen Salah El Hajj Hassan, cité dans le communiqué.

"Les chiffres sont renversants" confirme Etienne Peterschmitt, représentant adjoint de la FAO qui déplore une "crise oubliée, avec des millions de personnes ayant un besoin urgent d'assistance à travers le pays".

Les experts réclament une assistance d'urgence pour aider les familles à cultiver la terre et protéger leur bétail, afin de réduire leur dépendance aux importations de plus en plus rares et donc chères. Mais aussi des mesures pour faciliter les importations alimentaires.

Le Yémen, qui dispose seulement de 4% de terres arables sur son territoire, importe en temps normal plus de 90% de ses aliments de base, souligne l'organisation. Et les prix ont grimpé en flèche avec l'intensification du conflit en mars 2015 avec la constitution d'une coalition armée d'une dizaine de pays, emmenée par l'Arabie Saoudite.

Actuellement, environ 2,3 millions de personnes sont déplacées à l'intérieur du Yémen, "en augmentation de plus de 400% par rapport à janvier 2015" rappelle encore la FAO. Ce qui accroît la pression sur les communautés d'accueil qui disposent elles-mêmes de maigres ressources.

En outre, les deux cyclones qui ont frappé le pays en novembre dernier ont encore aggravé la situation.

La FAO a porté son appel de fonds annuel à 25 millions de dollars pour 2016.

AFP