Ouganda : le gouvernement veut renforcer le contrôle des réseaux sociaux

Police à Kampala, le 24 février 2016.

"Le projet de loi vise à réglementer ce qui se passe dans le secteur de la communication pour le bien des Ougandais et leur sécurité", a déclaré à l'AFP le ministre à la présidence Frank Tumwebaze.

Le gouvernement ougandais veut faire passer un projet de loi renforçant son contrôle des réseaux sociaux, a déclaré vendredi un ministre, suite au blocage très critiqué de Facebook, WhatsApp et autres pendant l'élection présidentielle de février.

"Le projet de loi vise à réglementer ce qui se passe dans le secteur de la communication pour le bien des Ougandais et leur sécurité", a déclaré à l'AFP le ministre à la présidence Frank Tumwebaze.

Ce texte "vise à modifier la loi ougandaise sur la communication de 2013 en supprimant l'obligation pour le ministre compétent de demander l'aval du Parlement pour réguler le secteur de la communication," a-t-il dit précisé.

Pour que le texte supprimant le contrôle parlementaire entre en vigueur, il doit être approuvé par le Parlement ougandais, a ajouté M. Tumwebaze

Des membres de l'opposition ont critiqué ce projet, mais M. Tumwebaze a souligné que les nouvelles régulations prévues par le gouvernement n'étaient "pas si strictes" et étaient nécessaires pour enrayer la "mauvaise utilisation" des réseaux sociaux.

"Des gens publient des déclarations irresponsables, incitant la population, en tant que gouvernement cela menace notre sécurité nationale," soutient-il.

Le gouvernement a bloqué des réseaux sociaux tels que Twitter, Facebook et WhatsApp pendant la présidentielle du 18 février, en justifiant cette mesure par des problèmes de "sécurité nationale", sans donner plus de détails.

Le président sortant Yoweri Museveni, 71 ans, avait été déclaré vainqueur avec 60,7% des voix, obtenant ainsi son cinquième mandat, au terme d'une semaine marquée par la répression qui s'est abattue sur l'opposition.

L'un des candidats battus, Amama Mbabazi, a depuis présenté un recours en annulation du scrutin devant la Cour Suprême à Kampala, citant des "fraudes" et des "intimidations".

Le principal leader de l'opposition, Kizza Besigye, arrêté à plusieurs reprises depuis les élections et placé en résidence surveillée, a été empêché par le régime de faire de même, selon son parti.

AFP