ONU: les largages d'aide en Syrie ne sont pas "imminents"

L'ONU intensifie la pression sur la Syrie

Du fait de la complexité de ces opérations, qui impliquent d'emprunter les voies aériennes habituellement utilisées par les avions commerciaux, l'ONU a besoin du feu vert du gouvernement syrien pour aller de l'avant, a expliqué l'envoyé spécial adjoint de l'ONU pour la Syrie, Ramzy Ezzeldin Ramzy

Les largages d'aides à des localités assiégées en Syrie ne sont pas "imminents", a estimé jeudi l'envoyé spécial adjoint de l'ONU pour la Syrie, Ramzy Ezzeldin Ramzy, alors que Londres et Paris mettent la pression sur l'ONU pour une intervention rapide.

"Tant que le Programme alimentaire mondial n'a pas encore finalisé ses plans, je ne pense pas qu'il y ait quelque chose d'imminent, mais je pense que le processus qui conduira aux largages a déjà commencé", a déclaré M. Ramzy aux médias, à l'issue d'une réunion à Genève du groupe de travail sur l'accès humanitaire en Syrie.

Il a dit vouloir que ces largages aient lieu "le plus tôt possible" mais a expliqué qu'il fallait encore aussi obtenir l'accord du gouvernement syrien.

Le mois dernier, les 20 pays et organisations du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) avaient fixé le 1er juin comme dernier délai pour que des convois puissent avoir accès aux villes assiégées, sans quoi l'ONU procèderait aux largages.

Le Programme alimentaire mondial "est en train de finaliser ses plans", a assuré M. Ramzy.

Ces opérations devront se faire par avion depuis de très hautes altitudes, comme c'est le cas déjà à Deir Ezzor (ville dans l'est contrôlée par le groupe jihadiste Etat islamique), ou bien par hélicoptère dans les zones urbaines densément peuplées, a détaillé M. Ramzy.

Du fait de la complexité de ces opérations, qui impliquent d'emprunter les voies aériennes habituellement utilisées par les avions commerciaux, l'ONU a besoin du feu vert du gouvernement syrien pour aller de l'avant, a-t-il expliqué.

Depuis le début de la révolte contre le régime de Damas en mars 2011, la guerre a fait plus de 270.000 morts.

Jeudi, le groupe de travail sur l'accès humanitaire, qui regroupe les membres du GISS, a décidé d'ajouter Al-Waer, quartier rebelle de la ville de Homs où vivent quelque 75.000 personnes, à la liste des zones assiégées. D'après Jan Egeland, à la tête de ce groupe de travail, la situation à Al-Waer est "la pire" en ce qui concerne la "situation nutritionnelle".

Au total, l'ONU considère désormais que quelque 592.700 personnes vivent dans 19 zones ou localités assiégées.

Mercredi, à la faveur d'une trêve décidée à l'initiative de la Russie, un convoi humanitaire, avec notamment des vaccins mais sans nourriture, est entré dans la ville rebelle assiégée de Daraya pour la première fois depuis 2012. Un autre convoi est entré pour la première fois depuis mars dans la ville voisine de Mouadamiya (assiégée par les forces du gouvernement).

L'ONU espère pouvoir faire parvenir à Daraya un deuxième convoi avec de la nourriture au plus vite.

L'ONU espère pouvoir apporter également de l'aide à une dizaine d'autres villes assiégées ces "prochains jours", y compris de nouveau à Mouadamiya, à cinq endroits dans la Ghouta Orientale (Kafr Batna) et les 3 villes de Zabdin, Erbine et Zamalka, a-t-il détaillé.

Avec AFP.