Prison ferme pour détournement d'aide aux victimes de Boko Haram

Des victimes d'une attaque de Boko Haram dans un hôpital à Maidugiri, Borno, 5 juin 2015.

L'agence anti-corruption du Nigeria a annoncé pour la première fois avoir fait condamné deux hommes pour détournement d'aide humanitaire destinée aux victimes du conflit avec le groupe islamiste Boko Haram.

Umar Ibrahim et Bulama Ali Zangebe ont été condamnés jeudi à deux ans de prison ferme, assortie d'une amende d'un million de nairas (2.900 euros) chacun, pour avoir vendu 180 sacs de riz destinés aux déplacés de l'insurrection.

La Cour de justice de Maiduguri, la capitale de l'Etat du Borno, dans le nord-est du Nigeria, a révélé que la vente de ces sacs avait rapporté 1,4 million de nairas.

M. Ibrahim, conseiller du district de Mafa (à 50 km à l'est de Maiduguri), et M. Zangebe, un chef local, ont été reconnus coupables d'avoir agi sous les ordres d'un homme politique de la région.

Ce dernier, Shettima Lawan Maina, détenu par l'armée depuis décembre dernier pour ses liens supposés avec Boko Haram, n'était toutefois pas présent lors du procès.

Des millions de personnes ont un besoin urgent d'aide humanitaire après huit ans d'insurrection du groupe islamiste, actif dans le nord-est du Nigeria mais aussi dans les pays voisins, autour du Lac Tchad.

Le conflit, qui dure depuis huit ans, a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés, dévastant la région et rendant des millions de personnes dépendantes de l'aide humanitaire.

Les distributions alimentaires sont particulièrement compliquées pour les ONG qui n'ont toujours pas accès à l'ensemble du territoire.

Avec AFP