NBA: Toronto si près du paradis, Golden State au bord du gouffre

Kawhi Leonard, à gauche, contre Klay Thompson des Golden State Warriors, Oracle Arena, Oakland, Californie, le 7 juin 2019.

Toronto dispute lundi à domicile (21h00 locales, mardi 03h00 françaises, 01h00 GMT) le match le plus important de son histoire qui peut lui offrir son premier titre de champion NBA face à Golden State, l'équipe qui collectionne titres, records et exploits.

Des bookmakers de Las Vegas aux statisticiens du site spécialisé FiveThirtyEight, en passant par les anciennes gloires de la NBA, beaucoup prédisent le sacre des Raptors dès le prochain match.

La franchise canadienne a impressionné en allant remporter deux matches de suite, mercredi (123-109) et vendredi (105-92), à l'Oracle Arena d'Oakland, l'une des salles les plus hostiles et imprenables de NBA.

Pour le site spécialisé FiveThirtyEight, dont les pronostics sont définis par des compilations de statistiques, Golden State n'a plus que 11% de chances de remporter un troisième titre de suite et de renverser une situation hautement compromise (3-1).

Les Warriors sont de fait face à une montagne: Cleveland, la seule équipe sacrée championne de NBA (en 2016) après avoir été menée 3-1 (par... Golden State), n'avait pas perdu deux matches de suite à domicile.

Mais Stephen Curry et ses coéquipiers n'ont pas remporté trois des quatre derniers titres et ne disputent pas leur cinquième finale NBA de suite pour rien.

- Leonard comme Jordan, LeBron et Kobe -

"Ce sont les champions en titre et ils ne vont pas nous laisser remporter ce titre facilement. Ils vont se battre jusqu'au bout", a prévenu Kyle Lowry, le meneur de Toronto. "On n'a encore rien accompli", a-t-il ajouté.

"Il y a encore beaucoup à faire, il faut rester très concentrés", a confirmé Nick Nurse, son entraîneur.

Ce qui donne confiance aux Raptors et à leurs bruyants supporters -ils seront des dizaines de milliers massés dans leur "Jurassic Park" autour de la Scotiabank Arena lundi- c'est que Golden State, l'une des meilleurs défenses de l'histoire, n'arrive pour l'instant jamais à trouver la parade.

Kawhi Leonard a enchaîné vendredi un 14e match de play-offs de suite à plus de 30 points, rejoignant dans un club très fermé, Michael Jordan, Hakeem Olajuwon, Allen Iverson, Kobe Bryant et LeBron James. Mais Toronto ne se limite pas à Leonard.

Dans le premier match, c'est Pascal Siakam qui a écoeuré les Warriors avec ses 32 points. Dans le match N.3, ce sont les paniers à trois points de Danny Green qui les ont fait plier. Vendredi, les 20 points et deux contres de Serge Ibaka, décisif durant le 3e quart-temps, ont fait mal.

"C'est vraiment une belle équipe, où chacun connaît son rôle, avec des joueurs d'expérience qui ont déjà joué des finales", a admis Klay Thompson.

- "On est encore en vie" -

Mais l'arrière de Golden State, dont l'absence lors du match N.3 avait pesé lourd dans la défaite de son équipe, n'abdique pas, tout comme son coéquipier Stephen Curry.

"Depuis cinq ans, on a tellement vécu d'expériences différentes, on a joué dans tellement de configurations différentes, il s'agit juste de remporter un match de basket, le prochain, et après on verra où on en est", a expliqué Curry dimanche en conférence de presse.

"Après le match N.4, cela a été difficile, ce n'est pas agréable de perdre deux matches de suite à domicile. Je ne dirais pas qu'on est abattus, mais plutôt qu'on est impatients de jouer et de gagner le prochain match", a insisté le meneur de Golden State.

"On a déjà été dos au mur par le passé, on sait que notre tâche n'est pas facile, mais on va tout faire pour y arriver", a renchéri Thompson.

Un joueur sans doute peut changer la donne, Kevin Durant. Le meilleur marqueur des Warriors (34,2 pts par match de play-offs) n'a plus joué depuis un mois à cause d'une blessure à un mollet, mais son retour se précise.

"Il va s'entraîner avec nous ce dimanche et il fera une session supplémentaire avec nos jeunes joueurs dans l'après-midi (...) On verra après comment il se sent", a annoncé son entraîneur Steve Kerr.

Mais s'il joue lundi, après une telle absence et dans un tel contexte, Durant pourra-t-il vraiment aider son équipe, qui n'a plus le droit à l'erreur, à réussir un exploit rarissime?

Avec AFP