Mali : le ministre de la Défense limogé après la prise d'une ville par des jihadistes

Le ministre des Affaires étrangères Burkina Faso Djibril Bassole, son homologue malien Tieman Hubert Coulibaly et son homologue tchadien Moussa Faki Mahamat lors d'une réunion au Mali le 5 février 2013.

Le ministre malien de la Défense Tiéman Hubert Coulibaly a été limogé samedi, après la prise la veille d'une ville du centre du pays par des jihadistes, a appris l'AFP de sources officielles.

"Le décret de nomination des membres du gouvernement est abrogé en ce qui concerne M. Tieman Hubert Coulibaly", précise le communiqué officiel.

"C'est bien un limogeage après les dernières vagues d'insécurité au centre du Mali", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère malien de la Défense, faisant référence à la prise vendredi de la ville de Boni, et à une attaque en juillet contre une base militaire à Nampala, qui avait fait 17 morts parmi les soldats.

M. Abdoulaye Idrissa Maïga, jusque-là ministre de l'Administration territoriale, a été désigné pour remplacer M. Coulibaly, selon le même communiqué.

Samedi, l'armée malienne a repris le contrôle de Boni (centre), une localité de plusieurs milliers d'habitants dans la région de Mopti, occupée la veille par des jihadistes.

"Les jihadistes ont quitté Boni dans la nuit de vendredi à samedi, et aujourd'hui vers 8 heures, l'armée malienne est revenue prendre le contrôle de la ville", a déclaré à l'AFP une source sécuritaire malienne.

Une source sécuritaire proche de la mission de l'Onu au Mali a confirmé cette information. "Deux hélicoptères de la mission de l'ONU ont survolé ce samedi la ville de Boni, en soutien à l'armée malienne qui contrôle actuellement la localité", a-t-elle indiqué à l'AFP.

Selon une source administrative locale contactée par l'AFP, en quittant la ville, "les jihadistes ont kidnappé un élu communal de Boni qui est accusé d'avoir donné des informations par téléphone à l'armée malienne".

Le nord du Mali est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés après le lancement en 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale, qui se poursuit.

Des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.

L'attaque contre la base militaire de Nampala, le 19 juillet, avait fait 17 morts, 37 blessés et six disparus parmi les soldats, selon un bilan officiel.

Longtemps concentrées dans le nord, les attaques jihadistes se sont étendues à partir de 2015 vers le centre, puis le sud du pays.

Avec AFP