Les participants "discuteront des moyens d'aller de l'avant à l'approche de la conférence de Rome", a indiqué au préalable, dans un communiqué, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul).
Le nouvel émissaire onusien Martin Kobler, des représentants des deux Parlements rivaux ainsi que des diplomates étrangers --en tant qu'observateurs-- sont arrivés dans l'après-midi dans un hôtel de la banlieue de Tunis pour débuter ces discussions, a constaté un journaliste de l'AFP.
Selon la mission de l'ONU, les pourparlers pourraient se poursuivre tard jeudi soir voire vendredi matin.
Outre la perspective de la conférence de Rome, cette rencontre intervient quelques jours après la signature, dimanche dernier à Tunis par d'autres représentants des autorités libyennes rivales, d'un projet d'accord interlibyen totalement distinct du processus parrainé de longue date par l'ONU.
Négociée dans le secret "sans interférence étrangère" selon ses promoteurs, cette "déclaration de principe" prévoit notamment la nomination d'un Premier ministre sous 15 jours.
Réagissant à l'initiative, M. Kobler avait réaffirmé lundi qu'il n'existait aux yeux de l'ONU qu'un "seul moyen" de résoudre le conflit, en référence au projet d'accord onusien présenté début octobre au Maroc.
Arraché au terme de six mois de négociations, ce projet d'accord, qui comprend la nomination d'un Premier ministre en la personne de Fayez el-Sarraj, a ensuite été rejeté par les deux Parlements libyens.
Il est en revanche soutenu par les grandes puissances, dont la pression sur les parties en conflit s'est récemment intensifiée dans le but notamment de juguler la progression du groupe Etat islamique (EI) dans ce pays.
Jeudi, la France a de nouveau souligné qu'il n'était "pas possible de laisser Daech (un acronyme arabe de l'EI) proliférer en Libye".
"On ne peut plus attendre, il y a urgence", a déclaré Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Défense, en marge d'une réunion à Tunis du groupe 5+5 Défense, une instance qui réunit les dix pays de Méditerranée occidentale.
"Le seul soutien que la France apporte aujourd'hui, c'est au travail de M. Kobler (...) pour aboutir rapidement, très rapidement, dans les jours prochains, à un gouvernement d'union", a-t-il ajouté.
M. Todeschini a relevé qu'il s'agissait d'un préalable pour que "la communauté internationale puisse apporter, dans la légalité, un soutien politique, humanitaire et aussi sécuritaire à la Libye".
La Libye est livrée à des milices armées depuis la chute de l'ex-dictateur Mouammar Kadhafi en 2011. Depuis un an, deux autorités rivales --l'une basée à Tripoli, l'autre reconnue par la communauté internationale et installée dans l'est-- se disputent le pouvoir. Ce conflit fratricide a permis l'émergence du groupe EI, notamment dans la région de Syrte.
Le chaos libyen favorise également le passage de milliers de migrants tentant de rejoindre les côtes européennes, situées à moins de 300 kilomètres.
Avec AFP