"Carbone Beni, Mino Bopomi, Cédric Kalonji, Grace Tshunza et Palmer Kabeya, tous membres actifs du mouvement citoyen pro-démocratie Filimbi, ont fait l'objet d'une arrestation arbitraire par des agents du département des services spéciaux" entre le 23 décembre (pour Palmer Beya) et le 31 décembre (pour les autres), écrit l'avocat de quatre familles dans un communiqué.
#RDC Mobilisons-nous auprès des autorités congolaises pour demander la libération immédiate et sans conditions de Carbone Beni, Grâce Tshiuza, Mino Bompomi, Cédric Kalonji et Palmer Kabeya, membres de #Filimbi https://t.co/6f3nTyFwTU Rappeler sans cesse les injustices ! pic.twitter.com/aLs8XQwVDZ
— Clément Boursin (@ClementBoursin) 30 May 2018
"Il est clairement établi que depuis leur arrestation, ils ont subi chacun des traitements dégradants et inhumains. Voilà maintenant 161 jours qu'ils sont mis au secret dans les cachots (de l'Agence nationale des renseignements, ANR), privés de visite et d'assistance judiciaire en violation flagrante des lois de la République", ajoute Me Shabani Lukoo.
"Carbone Beni qui souffrait de fortes douleurs au bas ventre et au genou droit a subi une opération chirurgicale. Palmer Kabeya et Cédric Kalonji sont aussi en très mauvais état de santé et n'ont jusque-là fait l'objet d'aucune prise en charge sanitaire", ajoute le communiqué.
>> Lire aussi : Un jeune militant détenu au secret depuis 4 mois hospitalisé en RDC
Les activistes de Filimbi ont été interpellés alors qu'ils "sensibilisaient les citoyens congolais" sur la marche des catholiques du 31 décembre 2017 demandant au président Joseph Kabila de s'engager à quitter le pouvoir. La répression de cette marche interdite par les autorités avait fait six morts, suscitant des réactions indignées des partenaires étrangers de la RDC.
#DRC: More than 400 people arrested since Dec 2017. Among them four pro-democracy activists of #Filimbi, detained since 30 Dec 2017. They have never been brought before a magistrate. https://t.co/LJvDrnveW8 @MushobekwaMa @Presidence_RDC pic.twitter.com/B6k4dkoF8q
— AmnestyUKWest&CentralAfrica (@AIWestCenAfrica) 27 May 2018
Les soutiens des cinq militants "réclament à l'ANR qui les détient leur relaxation ou à défaut d'être entendus par un magistrat compétent".
"J'ai écrit au ministre de la Justice, au procureur général de la République, au patron de l'ANR pour trouver une solution. Pas de réponse", a déclaré à la presse l'avocat.
"J'ai rencontré la ministre des Droits humains: beaucoup de promesses, aucune réalisation", a-t-il ajouté. "Qu'on libère nos enfants. Etre enfermé, c'est de la torture morale", a lancé la mère de Mino Bopomi, Marie-Colette Wumba.
Les soutiens des cinq activistes affirment être en contact avec le Bureau conjoint des droits de l'homme de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco). Ils ont sollicité les ambassades de France, de Belgique et du Canada. "Un contact à l'ambassade du Canada nous a promis de faire quelque chose".
Avec AFP