Le Sud-Africain Malema compare le président zambien aux dirigeants de l'apartheid

Le leader d'opposition sud-africain Julius Malema, chef du parti de gauche Economic Freedom Fighters, lors d’une intervention au parlement au Cape, Afrique du Sud, 17 mai 2016.

Le leader d'opposition sud-africain Julius Malema a accusé samedi le président zambien de répression semblable à celle du temps de l'apartheid, après la détention d'un dirigeant d'opposition depuis avril dernier.

M. Malema, chef du parti de gauche Economic Freedom Fighters, a tenu ces propos lors d'un meeting pour le 4e anniversaire du parti, qui lui a donné l'occasion de critiquer le chef de l'Etat zambien Edgar Lungu.

La Zambie, petit pays d'Afrique australe, a connu une relative stabilité jusqu'aux élections d'août 2016, marquées par plusieurs incidents violents entre partisans politiques rivaux. M. Lungu a remporté ce scrutin, devançant le chef du United Party for National Development (UPND), Hakainde Hichilema, de seulement 100.000 voix.

Ce dernier, qui refuse catégoriquement de reconnaître la victoire de son rival, qu'il dit entachée de fraude, est détenu depuis avril pour avoir tenté d'entraver le passage du convoi présidentiel. Il risque la peine de mort pour trahison.

Le Parlement zambien a largement approuvé le 11 juillet la très controversée déclaration d'état d'urgence sollicitée par le président Lungu à la suite d'une série d'incidents violents attribués à l'opposition.

"Il y a quelque chose qui va horriblement mal en Zambie. L'opposition est réprimée," a déclaré M. Malema dans un discours à ses partisans dans un stade de Durban. "Lungu, tu es un lâche. Autorise l'opposition à s'opposer à toi. Si tu es un véritable dirigeant, tu les battras correctement, et pas en les arrêtant".

M. Malema a comparé Lungu aux dirigeants de l'Afrique du Sud de l'apartheid, notamment Hendrik Verwoerd et F.W. de Klerk, le dernier président de l'apartheid.

"Tu n'es pas différent de De Klerk, tu n'es pas différent de Verwoerd. Quand les gens s'opposent à toi, tu les arrêtes, tu déclares l'état d'urgence".

Avec AFP