Le Conseil norvégien pour les réfugiés n'est plus suspendu au Faso

Ingrid Beauquis du Conseil norvégien pour les réfugiés (CNRC) avec Zara Mamot (à gauche) et Fanne Abakar (à droite). Les deux sœurs ont fui le conflit et trouvé refuge à Gara Amou.

Les autorités burkinabè ont autorisé jeudi le Conseil norvégien pour les réfugiés à reprendre ses activités, suspendues le 27 septembre pour avoir "jeter le discrédit sur le gouvernement"

"J'ai le plaisir d'informer l'ensemble de la communauté humanitaire de la levée de la suspension des activités du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), et ce à compter de la date du 21 octobre", a indiqué la ministre en charge de l'Action humanitaire, Hélène Marie Laurence Ilboudo dans un communiqué.

Dans une lettre au gouverneur de la région, en date du 27 septembre, Mme Ilboudo avait décidé la suspension sans délai jusqu'à nouvel ordre de toutes les activités de NRC dans les sites de personnes déplacées internes sur l'ensemble du territoire burkinabè.

La suspension faisait suite à une "campagne de communication" et une "volonté manifeste" de l'ONG norvégienne qui "tente de discréditer le gouvernement (burkinabé)", avait justifié Mme Ilboudo.

Dans un communiqué publié mi-septembre, le Conseil norvégien pour les réfugiés affirmait que le gouvernement burkinabé met des semaines à enregistrer les personnes déplacées pour qu'elles reçoivent de la nourriture et d'autres aides, ce qui oblige certaines d'entre elles à retourner dans des zones dangereuses.

"Les responsables de la dite organisation ont, à travers plusieurs démarches fait leur mea culpa et pris l'engagement que de tels actes ne se reproduiront plus", a précisé Mme Ilboudo, justifiant la levée de la de la sanction.

C'est la première fois que les autorités burkinabés suspendaient les activités d'une ONG internationale depuis 2015 à une grave crise humanitaire avec la présence de près d'un demi-million de déplacés internes ayant fui les violences jihadistes.

Présente au Burkina Faso depuis juillet 2019, NRC vient en aide aux populations déplacées dans les régions du centre-nord, du Sahel et du Nord, cibles régulières d'attaques jihadistes qui ont fait environ 2.000 morts depuis 2015.