Le DJ et le patron d'une discothèque poursuivis pour avoir remixé l'appel à la prière en Tunisie

Des officiers de police garde un hotel à Sousse, Tunisie, le 27 juin 2015.

Un DJ britannique ayant fait polémique en Tunisie après avoir mixé l'appel à la prière dans une boîte de nuit et le gérant de cet établissement vont être jugés pour "outrage aux bonnes mœurs".

Le patron de cette discothèque de Hammamet, station balnéaire à une soixantaine de km au sud de Tunis, "a été entendu par le parquet et un mandat de dépôt a été émis à son encontre", a déclaré le porte-parole du parquet de Grombalia, Ylyes Miladi.

Trois personnes en tout, dont le DJ britannique "qui est en état de fuite" et un organisateur, ont été déférées devant le tribunal de Hammamet pour "outrage public à la pudeur", "outrage aux bonnes moeurs et à la morale publique" selon les articles 226 et 226 bis du Code pénal, a précisé M. Miladi.

Une vidéo qui a beaucoup circulé en Tunisie montre des jeunes en train de danser sur un mix de l'appel à la prière dans une discothèque à l'occasion d'une soirée notamment animée par des DJ étrangers.

Les autorités avaient annoncé lundi avoir décidé la fermeture de la boîte de nuit, ainsi que l'ouverture d'une enquête.

"Se moquer des sentiments des Tunisiens et de leurs principes religieux est une chose absolument inacceptable", a ensuite dénoncé le ministère des Affaires religieuses dans un communiqué, en critiquant "des actes portant atteinte au sacré et aux rites religieux".

Organisatrice de l'évènement qui s'est tenu de vendredi soir à dimanche matin, l'équipe d'Orbit Festival a de son côté "décliné toute responsabilité" et "présenté (ses) excuses", dans un message publié sur sa page officielle Facebook.

"Le DJ +Dax J+ est Anglais et a joué ce titre récemment en Europe", il n'a pas réalisé "que cela pouvait offenser le public d'un pays musulman comme le nôtre", a-t-elle ajouté.

Sur la page de l'évènement figure par ailleurs un commentaire de "Dax DJ" dans lequel il présente lui aussi ses "sincères excuses" et assure qu'il n'a "jamais voulu provoquer ou offenser quiconque".

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