Le chef de la junte déclaré "Président du Faso": une erreur, selon un juriste

Le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, Ouagadougou, le 7 février 2022. (VOA/Lamine Traoré)

Au Burkina Faso, le conseil constitutionnel a déclaré hier, le Lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, "Président du Faso". Les burkinabè apprécient l’arrivée des militaires au pouvoir mais selon des constitutionnalistes, ça n’a pas été fait dans les règles de l’art.

Le Lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, a été déclaré "Président du Faso" par le Conseil constitutionnel qui dit avoir constaté la vacance de pouvoir.

Les spécialistes de la Constitution ont un problème.

"Si la démarche est de lui permettre d’avoir la qualité de Président du Faso et d’exercer les fonctions constitutionnelles du Président du Faso, dans la réalité ce n’est pas contestable. C’est une question de démarche, ce n’est pas une question de contestation du pouvoir du Lieutenant-colonel. C’est une question de régulation", a affirmé Pr Abdoulaye Soma, constitutionnaliste.

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Et tout cela est regrettable selon Abdoulaye Soma. "Le conseil constitutionnel a comme forcé la dévolution des fonctions du Président du Faso, donc il a tué la Constitution parce que la Constitution n’autorise pas de faire Président du Faso un chef d’Etat qui serait arrivé autrement que par la légitimité démocratique. Tous ceux qui voudraient contester le pouvoir du Président de la république le pourraient en droit constitutionnel burkinabè en ayant raison", a déploré l’expert en droit constitutionnel.

Le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba devrait prêter serment le 16 février.

Mais le tout nouveau Président aura des défis énormes à relever face aux groupes djihadistes qui déciment le pays depuis 7 ans. Ils semblent étendre leurs actions, car cinq gardes forestiers et un soldat ont été tués dans un parc dans le nord du Bénin à la frontière avec le Burkina Faso.