Sept millions de personnes menacées par la faim au Lac Tchad

Des réfugiés dans le camp de réfugiés de Minawao, dans le nord du Cameroun, 18 avril 2016.

"La crise qui sévit dans la région du bassin du lac Tchad, déchirée par les conflits, a pour cause des décennies de négligence, une absence de développement rural et les effets du changement climatique", explique dans un communiqué José Graziano da Silva, directeur général de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

Quelque sept millions de personnes "risquent de souffrir gravement de la faim" dans la région du bassin du lac Tchad, a prévenu mardi le directeur général de la FAO, qui appelle la communauté internationale "à agir de manière urgente".

"Le seul moyen de garantir une solution durable serait de faire face à ces questions en investissant notamment dans l'agriculture durable", précise M. Graziano da Silva.

De retour d'une visite dans certaines des zones les plus affectées du Tchad et du nord-est du Nigeria, il estime qu'il "ne s'agit pas seulement d'une crise humanitaire, mais également d'une crise écologique".

Sept millions de personnes "risquent de souffrir gravement de la faim dans la région du bassin du Lac Tchad, qui comprend des parties du Cameroun, du Tchad, du Niger et du nord-est du Nigeria. Dans ce dernier cas, environ 50.000 personnes sont confrontées à la famine", prévient-il.

La FAO souligne que depuis 1963, le lac Tchad a perdu près de 90% de sa masse d'eau, provoquant ainsi des conséquences dévastatrices sur la sécurité alimentaire et les moyens d'existence des populations qui dépendent de la pêche et d'activités agricoles basées sur l'irrigation pour leur survie.

L'organisation, en collaboration avec les agences partenaires des Nations unies, appelle la communauté internationale "à agir de manière urgente".

"Une assistance alimentaire immédiate et un appui à la production seraient les seuls moyens permettant de s'attaquer à l'ampleur du problème de la faim dans la région", précise-t-elle.