La Russie s'étonne d'un éventuel déploiement de soldats américains en Norvège

Un soldat américain à Kandahar (sud de l'Afghanistan) le 14 avril 2011.

La Russie s'est étonnée vendredi du possible déploiement, par rotation, de troupes américaines en Norvège, à un millier de kilomètres de son territoire.

"Vu les multiples déclarations officielles norvégiennes sur l'absence de menace sur la Norvège en provenance de Russie, nous aimerions comprendre à quelle fin la Norvège est si désireuse d'accroître son potentiel militaire, en particulier via le déploiement de troupes américaines", a déclaré Maxime Gourov, porte-parole de l'ambassade de Russie en Norvège, dans un courriel à l'AFP.

Sur fond de tensions entre l'Occident et la Russie autour de la crise en Ukraine et du conflit en Syrie, le ministère norvégien de la Défense avait fait état lundi auprès de l'AFP de réflexions, à l'initiative des États-Unis, sur un déploiement par rotation de troupes américaines dans ce pays scandinave.

L'armée américaine dispose déjà sur le sol norvégien d'immenses quantités de matériel militaire prépositionné dans des tunnels creusés dans les montagnes.

Selon le journal Adresseavisen, qui a sorti l'affaire, il s'agirait désormais de déployer quelque 300 Marines à Vaernes, près de Trondheim (centre), à environ 1.000 km à vol d'oiseau de la frontière russo-norvégienne dans le Grand Nord. Un tel déploiement pourrait intervenir dès janvier, selon le journal.

"Une présence tournante en Norvège accroît les aptitudes collectives de nos deux forces à travailler ensemble", a estimé cette semaine le général Niel Nelson, commandant du corps des Marines en Europe et Afrique, cité par des médias américains.

Aucune décision n'a toutefois encore été prise, comme l'a relevé l'ambassade russe.

Pour calmer les craintes de son voisin soviétique, le pays scandinave s'est engagé avant de devenir membre fondateur de l'Otan en 1949 à ne pas ouvrir son territoire à des forces de combat étrangères "aussi longtemps que la Norvège n'est pas attaquée ou menacée d'être attaquée".

Cette déclaration a été amendée depuis pour permettre à des troupes étrangères de venir effectuer des manoeuvres sur le sol norvégien

"La politique de non-stationnement (de troupes étrangères, ndlr), qui a même traversé l'épreuve de la Guerre froide, a toujours été à l'avantage de la Norvège en tant que partenaire de pays n'appartenant pas à l'Otan", a précisé M. Gourov.

En juillet, l'Otan a annoncé l'envoi, également dans le cadre de rotations, de quatre bataillons multinationaux en Pologne et dans les pays baltes afin de dissuader la Russie de tenter une incursion.

Avec AFP