La nouvelle procureure promet la fin de l'impunité en Afrique du Sud

Le président de l'Afrique du Sud, Jacob Zuma, s'adresse à la nation à l'Union Buildings à Pretoria le 14 février 2018.

La nouvelle procureure générale d'Afrique du Sud, Shamila Batohi, a pris ses fonctions vendredi dans un pays secoué par les scandales de corruption de l'ère de l'ex-président Jacob Zuma en promettant que le temps de l'impunité était révolu.

"Je reviens au (parquet général) alors que l'Etat de droit traverse une crise en Afrique du Sud", a déclaré M. Batohi lors d'une conférence de presse à Pretoria.

"Nous sommes des juristes au service du peuple mais, malheureusement, le peuple ne nous fait plus confiance. Il va falloir changer tout ça", a-t-elle ajouté. "Vous, auteurs de crimes et responsables de la corruption (...) les jours où vous agissiez en toute impunité sont comptés !".

Ancienne procureure générale de la province du KwaZulu Natal (nord-est), Shamila Batohi était détachée depuis 2009 au parquet de la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye.

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Elle a été nommée en décembre dernier par le président Cyril Ramaphosa pour succéder à Shaun Abrahams, surnommé "Shaun le mouton" pour sa proximité avec Jacob Zuma.

L'arrivée de Mme Batohi intervient en plein déballage des affaires qui ont éclaboussé l'ancien président.

Depuis deux semaines, les anciens dirigeants de l'entreprise Bosasa défilent à la barre d'une commission d'enquête pour révéler comment ils ont acheté, à grand renfort de valises de billets, les faveurs de M. Zuma, de certains de ses ministres, de magistrats et de policiers.

"Ces accusations sont sans précédent en terme d'importance, de nature et de complexité de la corruption", a estimé Mme Batohi, qui envisage une structure spéciale pour les traiter.

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La procureure a dit avoir obtenu l'assurance du président qu'il n'y aurait "pas d'interférence politique dans le travail" du parquet. "J'ai confiance que ça n'arrivera pas", a-t-elle dit.

Au pouvoir depuis la démission de M. Zuma il y a un an, M. Ramaphosa a promis d'éradiquer la corruption.

A quatre mois des élections générales, son gouvernement n'est toutefois pas épargné par les affaires de corruption, qui impliquent plusieurs de ses ministres.