La Libye opposée à des camps de migrants pour le compte de l'UE sur son sol

Au moins 146 migrants Maliens rapatriés de la Libye, sont installés dans le camp de Sokoniko, une caserne de la protection civile à Bamako avant de rejoindre leurs familles, 26 mars 2016. (VOA Afrique/Kassim Traoré)

Tripoli n’accepte pas d’ouvrir sur son sol un camp de migrants souhaitant rallier l'Europe, une proposition de dirigeants européens pour limiter les arrivées via la Méditerranée, selon le chef de la diplomatie libyenne.

Un tel projet signifierait que l'Union européenne "refuse d'assumer ses responsabilités et les fasse peser sur nos épaules", a estimé Taher Siala lors d'une réunion de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Vienne.

L'idée est en outre "très éloignée des réalités du terrain" alors que la Libye est toujours déchirée par une guerre civile, a ajouté M. Siala.

Certains pays européens, dont l'Autriche et la Hongrie, plaident pour la conclusion avec Tripoli d'un accord permettant le renvoi en Libye des migrants passés par ce pays, à l'instar de l'accord conclu en mars par les Vingt-Huit avec la Turquie.

Parmi les propositions figure la construction de camps géants, financés et administrés par l'UE, où les demandeurs d'asile, refoulés ou non, pourraient et devraient déposer leurs dossiers de demande d'asile en Europe, et y attendre un éventuel feu vert.

Plus de 300.000 migrants et réfugiés ont traversé la Méditerranée depuis le début de l'année pour se rendre en Europe, selon le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR). Une grande partie d'entre eux sont originaires d'Afrique sub-saharienne et embarquent en Libye.

Depuis le début de l'année, 3.500 personnes ont trouvé la mort en Méditerranée, dont 28 mardi au large de la Libye.

Ce pays compte quelque 235.000 migrants prêts à partir pour l'Italie, a affirmé fin septembre l'émissaire de l'ONU dans ce pays, l'Allemand Martin Kobler.

Avec AFP