L'extension des attaques terroristes est une "campagne de déstabilisation" au Burkina selon un ministre

Des soldats transportent le cercueil d’un des sept membres des forces de sécurité tués dans une attaque à la bombe dans l'est du Burkina Faso, à Ouagadougou, le 31 août 2018.

L'extension des attaques terroristes contre le Burkina Faso procède d'une "campagne de déstabilisation" du pays, a estimé jeudi le ministre burkinabè de la Défense Jean-Claude Bouda.

"L'extension des attaques dans les régions de l'est et de l'ouest de notre pays pays a fini par convaincre les plus sceptiques que notre pays fait aujourd'hui face à une campagne de déstabilisation", a déclaré M. Bouda lors de la commémoration du 58e anniversaire des forces armées nationales.

"Le bilan au cours de cette année 2018 est assez éloquent. De nombreux morts et blessés, des infrastructures économiques et sociales détruites, des populations déplacées et la paralysie de nombreuses activités économiques", a souligné le ministre, appelant à "l'union de de tous les fils et filles contre la menace terroriste".

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Le ministre de la Défense n'a pas précisé qui il voyait derrière cette "campagne de déstabilisation".

Le président burkinabè Roch Marc Christian Kabore a plusieurs fois accusé les "nostalgiques" de l'ancien régime de Blaise Compaoré de vouloir déstabiliser le pays.

Une thèse jugée peu crédible par les experts et les diplomates, pour qui les attaques sont perpétrées par des groupes jihadistes.

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Le Burkina Faso, pays pauvre d'Afrique de l'ouest, est confronté depuis mars 2015 à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières.

D'abord localisées dans le Nord, celles-ci se sont étendues à d'autres régions, notamment l'Est.

Selon un bilan officiel établi mi-septembre, ces attaques ont fait 118 morts: 70 civils et 48 membres des services de sécurité.

Trois attaques ont frappé la capitale, Ouagadougou, en deux ans, dont la dernière en mars, qui ont fait au total près de 60 morts.

Avec AFP