L'état-major au Burkina annonce 30 arrestations, camps détruits, armes saisies dans le Nord

Des armes saisies lors d'un désarmement des anti-balaka en 2014 à Bangui, le 24 août 2017. (Illustration)

Environ 30 personnes ont été arrêtées, des armes saisies et des camps détruits lors d'opérations de sécurisation du nord du Burkina Faso, frontalier au Mali, en proie à des attaques jihdistes récurrentes, a annoncé lundi l'état-major général des armées dans un communiqué.

"Les opérations de sécurisation réalisées par les unités déployées (dans le) nord du pays pendant la période de fin d'année ont permis d'interpeller de nombreux suspects et de neutraliser des engins explosifs", indique le texte. "Environ 200 individus ont été interpellés sur la base d'informations précises".

"Après vérification de leur identité dans le strict respect des lois internationales et nationales, 33 individus ont été transférés aux unités de police ou de gendarmerie pour les besoins d'investigation pendant que les autres ont été libérés".

Ces individus sont "suspectés d'être en lien avec les groupes armés extrémistes et violents qui sévissent dans les provinces du nord du Burkina", selon le communiqué.

Les forces de sécurité ont "fouillé et découvert des zones de refuge et des camps d'entraînement qui ont tous été détruits", selon le communiqué. "Des armes, des munitions, du matériel entrant dans la fabrication d'engins explosifs improvisés (explosifs, détonateurs, engrais chimiques, mèches lentes), ainsi que des comprimés de Tramadol (médicament surnommé drogue des jihadistes) et de faux documents" ont été récupérés.

Le nord du Burkina Faso, frontalier du Mali et du Niger, est le théâtre d'attaques jihadistes depuis le premier trimestre 2015, qui ont fait 134 morts en 89 attaques, selon un bilan officiel.

Un bataillon de plus de 600 hommes du Groupement des forces armées antiterroristes (Gfat) a été déployé fin janvier 2013, quelques semaines après le début de l'opération Serval lancée par la France contre les forces jihadistes dans le nord du Mali.

Les groupes jihadistes, dispersés lors de l'intervention française Serval en 2013, ont retrouvé un nouveau souffle dans le nord du Mali, malgré la présence de 12.000 Casques bleus (Minusma) et de la force française Barkhane, qui compte 4.000 hommes dans la région.

Multipliant les attaques meurtrières contre ces forces et l'armée malienne, ils ont étendu en 2017 leurs actions dans le centre et le sud du Mali, à la frontière avec le Niger et le Burkina Faso, qui sont aussi régulièrement touchés.

Une force antiterroriste du G5 Sahel, composée de soldats de cinq pays de la région (Mali, Tchad, Burkina Faso, Niger, Mauritanie), a effectué une première opération "exploratoire" en novembre mais doit monter en puissance pour atteindre au moins 5.000 hommes d'ici au printemps 2018.


Avec AFP