L'Afrique du Sud finalise un accord d'extradition avec les Emirats

L'ancien président sud-africain Jacob Zuma s'adresse à des partisans devant la Haute Cour de Pietermaritzburg, en Afrique du Sud, le mercredi 26 mai 2021, où il fait face à des accusations de corruption.

L'Afrique du Sud, qui cherche à amener devant la justice un trio d'hommes d'affaires accusés d'avoir pillé les ressources publiques avec la complicité de l'ex-président Jacob Zuma, a annoncé vendredi finaliser un accord d'extradition avec les Émirats arabes unis.

Les frères Gupta, Ajay, Atul et Rajesh, d'origine indienne, ont fui l'Afrique du Sud peu après la création, en 2018, d'une commission chargée d'enquêter sur la corruption généralisée pendant les neuf ans au pouvoir de Jacob Zuma. Ils se trouveraient aux Émirats arabes unis.

L'accord d'extradition entre les deux pays sera signé le 10 juillet et entrera en vigueur un mois plus tard, a déclaré le ministre de la Justice, Ronald Lamola, lors d'un point presse en ligne.

Le ministre sud-africain a reproché aux Émirats d'avoir jusqu'ici traîné des pieds pour aider à cette extradition, possible sans traité bilatéral en vertu de la Convention des Nations unies contre la corruption.

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"Malheureusement, à ce jour, nous n'avons pas bénéficié du niveau de coopération requis", a regretté M. Lamola.

Un rapport accablant publié en 2016 sur la corruption généralisée sous l'ère Zuma (2009-2018), détaillait comment la fratrie proche de M. Zuma a remporté de lucratifs contrats publics et participé à la gestion des affaires de l'Etat, notamment la nomination de ministres.

Englué dans les scandales, Jacob Zuma a été poussé à la démission en 2018 et doit être entendu par la commission anti-corruption. Son successeur, Cyril Ramaphosa, qui fait de la corruption son cheval de bataille, doit également être entendu.

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La semaine dernière, le ministère public sud-africain a déclaré avoir demandé l'aide d'Interpol pour exécuter des mandats d'arrêt contre deux des frères et leurs épouses, pour fraude et blanchiment.

En 2019, le Trésor américain a imposé des sanctions à la famille, gelant leurs actifs sous juridiction américaine et interdisant notamment aux banques internationales ayant des activités aux États-Unis de faire des transactions avec eux.