Guinée : caution doublée pour le dépôt des candidatures à la présidentielle

Des jeunes suivent une formation en Guinee.

La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a annoncé en même temps la multiplication par six du plafond limitant les dépenses de campagne.

Dans un communiqué, la Céni fixe le montant du cautionnement à verser au Trésor public par les candidats et les mandataires des partis politiques faisant acte de candidature à l'élection présidentielle du 11 octobre à 800 millions de francs guinéens (GNF, près de 99.000 euros.

De plus, la Ceni "plafonne le montant global des dépenses pouvant être engagées par candidat ou par parti politique dans le cadre de la campagne électorale à la somme de 20 milliards GNF", plus de 2,4 millions d'euros.

Lors de la présidentielle de 2010 remportée par le président Alpha Condé, la caution s'élevait à 400 millions GNF, et le plafond des dépenses de campagne à 3 milliards GNF (plus de 369.000 euros).

Cette caution sera remboursée aux candidats qui auront obtenu au moins 5% des voix, précise la Ceni, sans fournir d'explication officielle à ces mesures.

La date du premier tour de la présidentielle a été confirmée au 11 octobre par un décret présidentiel publié lundi soir, à la veille de la désignation par le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), formation du président Condé, de son candidat à la présidentielle.

En mars, la Céni avait annoncé un calendrier électoral prévoyant la présidentielle en octobre - avec un premier tour le 11 octobre - et des locales en 2016.

Ce calendrier a été contesté par l'opposition qui réclamait son inversion - la tenue des locales avant la présidentielle. Les opposants ont organisé en avril et mai des manifestations meurtrières à travers le pays.

En juin, un dialogue politique a regroupé gouvernement, majorité et opposition, qui se sont accordés sur l'annulation des locales. Mais de nouveaux blocages sont apparus, et les discussions sont suspendues depuis le 26 juin.

Le désaccord persiste entre le pouvoir et l'opposition sur une réforme de la commission électorale, un audit du fichier électoral et des changements dans les délégations spéciales, exécutifs communaux provisoires désignés par le pouvoir, faute de scrutin à cet échelon depuis 2005.

Avec AFP