Grève évitée dans le secteur du tourisme en Tunisie

Le Premier ministre tunisien désigné Youssef Chahed parle lors d'une conférence de presse après son entretien avec le président à Tunis, Tunisie, le 3 août 2016.

Un accord sur des augmentations de salaire a permis d’éviter une grève qui menaçait l'important secteur du tourisme en Tunisie, a annoncé vendredi la Fédération tunisienne de l'hôtellerie. La début de la grève était prévue pour samedi, selon les organisateurs.

La centrale syndicale UGTT avait appelé à une grève générale de deux jours --samedi et dimanche-- dans tous les hôtels du pays afin d'obtenir une hausse des salaires de 6% pour tous les employés du secteur pour les années 2015 et 2016 pour compenser renchérissement du coût de la vie.

"Nous avons signé jeudi avec l'UGTT un accord pour une augmentation salariale de 6% pour l'année 2016 et la grève a été annulée", a déclaré vendredi à l'AFP le président de la Fédération hôtelière, Radhouane Ben Salaha.

Mercredi, il avait soutenu qu'il était "impossible" de "répondre positivement à toute demande d'augmentation (...)".

"La saison 2015 a été catastrophique et celle de 2016 n'est pas meilleure", avait-il avancé.

Le tourisme tunisien, un des piliers de l'économie de ce pays du Maghreb, a été frappé de plein fouet par l'instabilité qui a suivi la révolution de 2011 contre la dictature puis par des attentats jihadistes sanglants l'an dernier contre le musée du Bardo et sur une plage de Sousse (60 morts dont 59 touristes étrangers).

Selon le président de la Fédération hôtelière, la Tunisie a enregistré 16 millions de nuitées en 2015 contre 29 million en 2014 soit une baisse de plus de 30%.

Les recettes ont été de 2,3 milliards de dinars en 2015 (un milliard d'euros environ) contre 3,6 milliards (1,45 milliard d'euros) l'année précédente.

Le tourisme représente en temps normal quelque 7% du Produit intérieur brut tunisien et 400.000 emplois directs et indirects. Mais les arrivées sont en chute libre depuis un an, et ce recul peine à être compensé par la hausse du tourisme local, des visiteurs algériens et de la clientèle russe.

Les marchés traditionnels (Grande-Bretagne et, à un degré moindre, France) sont particulièrement touchés.

Des dizaines d'hôtels ont été contraints de fermer leurs portes l'hiver dernier et certains n'ont pas rouvert depuis.

Avec AFP