Grâce à des réfugiés footballeurs, un village français goûte à la 3e division

Une dizaine de réfugiés afghans et soudanais a aidé l'équipe du club de football du village de Bellenaves à gagner. (Photo d'illustration).

Le club de football du village de Bellenaves, dans le centre de la France, s'est offert samedi le frisson d'un premier match de championnat de 3e division après plusieurs années d'absence faute de joueurs, et ce grâce au concours providentiel d'une dizaine de réfugiés afghans et soudanais.

"Ils voulaient participer à la vie du village", alors nous avons décidé de "les inscrire dans l'équipe B du club, qui était incomplète pour disputer ce championnat. Nous y étions absents depuis sept ans", a expliqué dimanche à l'AFP le président de l'AS Bellenaves, Dominique Ferrandon. L'équipe première (A) du club, dispute en revanche le championnat de deuxième division de district.

"Malgré une journée de retard, le district a accepté d'intégrer l'équipe dans une poule", s'est réjoui le responsable, qui a dû régler au préalable des difficultés administratives faute de cartes de séjour et d'assurances.

Arrivés à Bellenaves entre février et juin derniers, les nouveaux joueurs se sont inclinés samedi soir 4 buts à 3 devant la formation de la Montagne bourbonnaise, malgré une remontée de trois buts à une demi-heure du coup de sifflet final.

Mais la défaite a été heureuse pour le onze blanc et vert, soutenu par une soixantaine de supporteurs.

"C'est fantastique ! Je suis heureux de jouer dans une équipe d'ici, avec des joueurs français. C'était difficile (...) nous étions stressés. La prochaine fois j'espère qu'on gagnera", a déclaré Zabihullah, un Afghan de 18 ans qui évoluait chez les Juniors à Kaboul.

"C'était beau ! La prochaine fois j'en marque quatre !", s'est pour sa part exclamé Abdallah Ibrahim, l'auteur des deux derniers buts de Bellenaves.

"C'était inespéré, s'est félicité Dominique Bidet, le maire de Bellenaves. "Cette niaque extraordinaire, c'était super".

Au total, une vingtaine de réfugiés sont aujourd'hui accueillis dans ce village d'un millier d'habitants qui compte, outre des ressortissants soudanais et afghans, une famille syrienne.

Avec AFP