Explosion à Maiduguri: au moins 12 morts

Maiduguri, au Nigeria (VOA)

Selon un passant, l'explosion de mardi est une attaque suicide commise par une femme dont il a vu le corps calciné et démembré.

MAIDUGURI, Nigeria (Reuters) - Un bombe déclenchée par une femme kamikaze a tué au moins 12 personnes mardi peu après 16h00 (15h00 GMT) à Maiduguri, a-t-on appris de sources médicales et militaires, trois jours après la mort d'une cinquantaine de personnes dans des circonstances analogues dans cette ville du nord-est du Nigeria.

Une source militaire a précisé que l'explosion s'était produite à un rond-point près du Monday Market, fréquemment visé par des attaques à la bombe. Quatre attentats, dont l'un sur ce marché très fréquenté, ont fait plus de 50 morts et 36 blessés samedi dans la capitale de l'Etat de Borno, qui compte deux millions d'habitants.

Selon un passant, l'explosion de mardi est une attaque suicide commise par une femme dont il a vu le corps calciné et démembré. "La place était bondée. Beaucoup de monde attendait de prendre un taxi et il y avait beaucoup de gens sur la chaussée quand l'explosion s'est produite", a dit Abdoulaziz Olawale.

Plus tôt dans la journée, des hommes soupçonnés d'appartenir à Boko Haram ont attaqué la ville de Ngamdu, à quelques dizaines de kilomètres à l'ouest de Maiduguri, à la frontière entre les Etats de Borno et Yobe, tuant une douzaine de personnes, ont dit des témoins et une source sécuritaire.

La moitié des victimes sont des chauffeurs de camion et de bus, a dit cette source. Un témoin, Mamman Abdoullahi, lui-même chauffeur, a déclaré que les assaillants avaient lancé leur attaque vers 08h30 GMT avant d'être chassés par les soldats. "Ils sont revenus plus tard à cheval, tirant sur les gens.

Beaucoup ont été tués et certains de nos chauffeurs ont aussi été tués", a-t-il dit. Trois blessés ont été transférés vers l'hôpital de Maiduguri, a-t-il ajouté. C'est la deuxième fois en une semaine que des localités situées sur l'axe routier allant de Maiduguri à Ngamdu sont attaquées.

Boko Haram, dont l'insurrection lancée voici six ans a fait des milliers de morts, a annoncé samedi qu'il faisait allégeance à l'Etat islamique (EI), groupe djihadiste qui contrôle depuis l'an dernier de vastes territoires en Irak et en Syrie. Le Cameroun, le Tchad, le Niger et le Bénin ont mobilisé des milliers d'hommes cette année pour aider le Nigeria à venir à bout de l'insurrection.