Entre 11 morts et 230 disparus après le dégonflement ou le chavirement de canots de migrants

Un garçon est assis dans une embarcation en bois transportant plus de 700 migrants, vers Sabratha, Libye, le 29 août 2016.

Le bilan des différents drames survenus depuis lundi à bord de canots de migrants au large de la Libye est passé à 11 morts et 230 disparus, tandis que le nombre de migrants secourus en cinq jours a égalé le total de 3.200 enregistré en novembre 2015.

Après le sauvetage de 15 personnes lundi sur un canot en perdition en Méditerranée, les secouristes avaient évoqué la possibilité de "dizaines" de disparus. Arrivés mercredi matin à Catane (Sicile), les survivants ont fait état d'environ 135 disparus, selon le Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR).

Mardi, le retournement d'un autre canot avait fait 4 morts et 95 disparus, selon le témoignage des 23 rescapés recueillis par des ONG de secours en mer. Et cinq personnes ont été retrouvées mortes lundi sur une autre embarcation qui prenait l'eau et où les secouristes ont vu sombrer une sixième personne.

Une personne a été retrouvée également morte mercredi lors d'opérations de secours menées dans des conditions maritimes difficiles sur quatre canots et un bateau en bois, qui ont permis de mettre 580 migrants en sûreté, selon les gardes-côtes italiens, qui coordonnent les secours dans la zone.

Les opérations de mercredi portent à plus de 3.200 le total des migrants secourus depuis samedi -- l'équivalent du total de migrants secourus dans la zone en novembre 2015 --, ce qui confirme le rythme élevé des départs malgré la dégradation des conditions de navigation.

Un représentant du HCR a pu s'entretenir avec les 15 rescapés du naufrage de lundi, qui lui ont expliqué qu'environ 150 personnes se trouvaient à bord de leur canot, a déclaré à l'AFP Iosta Ibba, un porte-parole de l'organisation onusienne.

D'ordinaire, les passeurs entassent de 120 à 140 personnes, parfois même jusqu'à 180, sur ce type de canots pneumatiques.

Selon l'ONG maltaise Moas, les opérations de secours sont devenues beaucoup plus difficiles en 2016. Cette année, au moins 4.271 migrants sont morts ou ont disparu en mer, selon un décompte du HCR avant les drames des derniers jours.

"Cette année, nos équipes ont vu que les départs étaient organisés par grandes vagues, alors qu'auparavant c'était plus facilement gérable, avec quelques départs par jour", a déploré le Moas.

"La combinaison de chargements plus lourds (davantage de personnes dans les canots, ndlr) et d'embarcations de qualité inférieure a conduit au désastre", a estimé Ian Ruggier, chef des opérations de MOAS, cité dans un communiqué.

Depuis le 1er janvier, l'Italie a vu arriver plus de 167.000 personnes sur ses côtes, selon le ministère de l'Intérieur. Le chiffre dépasse déjà les 153.000 de l'an passé et s'approche des 170.000 de 2014.

Avec AFP