Washington dispose d'un "grand nombre d'informations crédibles selon lesquelles Ramzan Kadyrov est responsable de grossières violations des droits humains depuis plus de dix ans, y compris d'actes de torture et d'exécutions extrajudiciaires", a indiqué le département d'Etat dans un communiqué.
Des demandes de visa de M. Kadyrov, de sa femme Medni ou de leurs deux filles Aishat et Karina, seront refusées, a précisé la diplomatie américaine, qui se fonde sur une loi sanctionnant les responsables étrangers soupçonnés de violer les droits humains.
Les Etats-Unis "encouragent" d'autres pays à faire de même, ajoute le communiqué.
Washington avait déjà déclaré indésirable aux Etats-Unis le Premier ministre tchétchène Mouslim Khoutchiïev.
Ramzan Kadyrov, 43 ans, tient d'une main de fer depuis plus de dix ans la république russe du Caucase, musulmane et conservatrice, ravagée par deux conflits séparatistes à la fin des années 1990.Arrivé au pouvoir en Tchétchénie après l'assassinat de son père Akhmad dans un attentat à la bombe en 2004, il a orchestré la lutte contre les indépendantistes et les jihadistes au prix, selon les défenseurs des droits humains, d'innombrables exactions et exécutions extrajudiciaires.
Plusieurs dissidents tchétchènes ont été assassinés ces derniers mois en Europe. Mamikhan Oumarov, 43 ans, voix critique à l'égard du régime tchétchène et qui avait demandé l'asile politique en Autriche, a été tué par balle début juillet près de Vienne.
En janvier 2020, Imran Aliev, un blogueur de 44 ans, avait été retrouvé mort poignardé dans une chambre d'hôtel à Lille (nord de la France).
En février, Toumso Abdourakhmanov, un blogueur tchétchène critique de Ramzan Kadyrov, avait été attaqué en Suède.
M. Kadyrov est un proche du président russe Vladimir Poutine, et la Russie a promis de répondre à la décision de Washington.
"Il sera difficile de prendre des mesures de réciprocité, mais nous allons réfléchir", a déclaré la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova aux agences de presse russes.