Opérations policières meurtrières dans la banlieue de Tunis

Le drapeau tunisien entre deux policiers après une attaque terroriste au musée national de Bardo, en Tunisie, le 20 mars 2015.

Deux djihadistes présumés ont été tués, 16 arrêtés, près de Tunis. Du côté de la police, quatre agents ont été tués.

Quatre gendarmes sont morts mercredi lorsqu'un jihadiste a actionné sa ceinture d'explosifs lors d'une opération antiterroriste dans le sud de la Tunisie, a annoncé le ministère tunisien de l'Intérieur dans un communiqué.

Suite à des informations en lien avec une opération sécuritaire dans la banlieue de Tunis, une unité de la Garde nationale (gendarmerie) a échangé des tirs avec des jihadistes dans le gouvernorat de Tataouine. "Un élément terroriste a été abattu tandis que l'autre a actionné sa ceinture d'explosifs, tuant deux officiers et deux agents de la Garde nationale", selon le ministère.


"Des informations ont fait état d'un groupe terroriste retranché dans des maisons abandonnées (...) dans le gouvernorat de Tataouine. Des unités de la Garde nationale (gendarmerie, ndlr) se sont rendues sur place et des échanges de tirs se sont produits avec deux éléments terroristes", a indiqué le communiqué.

"Un élément terroriste a été abattu tandis que l'autre a actionné sa ceinture d'explosifs, tuant deux officiers et deux agents de la Garde nationale", a poursuivi le ministère.

Mercredi matin, deux jihadistes présumés avaient été tués et 16 arrêtés dans la région de Mnihla, près de Tunis. "Des Kalachnikov, des grenades, des pistolets et des munitions" avaient été saisis par les forces de l'ordre, selon les autorités.

D'après le ministère, les suspects, "venus de diverses régions" de Tunisie, "s'étaient rassemblés (...) pour préparer des opérations terroristes simultanées".

Echanges de tirs

Une habitante de Sanhaji, le quartier de la région de Mnihla (nord-ouest de Tunis) où s'est déroulée l'opération, a affirmé à l'AFP que les échanges de tirs entre les forces de l'ordre et les jihadistes présumés avaient duré près de deux heures.

"On a vu les forces de l'ordre arriver vers 7h TU et il y a eu des échanges de tirs", a dit cette Tunisienne qui a préféré rester anonyme.

Les jihadistes "n'étaient pas du quartier, nous ne les connaissions pas, ils ont loué la maison récemment", a-t-elle assuré.

La Tunisie fait face depuis sa révolution en 2011 à un essor de la mouvance jihadiste armée et a été le théâtre en 2015 de trois attentats majeurs revendiqués par le groupe extrémiste Etat islamique, qui ont en tout fait 72 morts.

Le 7 mars, des dizaines de jihadistes armés ont aussi attaqué des installations sécuritaires à Ben Guerdane, ville frontalière de la Libye. Treize membres des forces de l'ordre et sept civils sont morts, tandis que 55 extrémistes ont été tués.

Les autorités annoncent régulièrement le démantèlement de cellules "terroristes" dans le pays.

Avec AFP