Deuil national de trois jours au Niger après la mort des soldats nigériens et américains

Un véhicule de l'armée nigérienne devant l'école de Bosso dans la région de Diffa, Niger, le 19 avril 2017 (VOA/Nicolas Pinault)

Le Niger a décrété trois jours de deuil national après la mort de quatre soldats nigériens et trois soldats américains dans une embuscade à la frontière avec le Mali, a annoncé la télévision publique alors que la traque des assaillants se poursuit.

"En cette circonstance douloureuse, le gouvernement (...) décrète un deuil de trois jours", indique un communiqué lu à la télévision publique.

Niamey a confirmé jeudi soir que quatre de ses soldats avaient été tués et huit blessés aux côtés des militaires américains qui ont également perdu trois hommes dans une attaque "terroriste" à la frontière avec le Mali.

Une patrouille conjointe américano-nigérienne opérant dans la région de Tillabéri (sud-ouest) était tombée mercredi dans une embuscade tendue par des éléments terroristes à bord d'une dizaine de véhicules et une vingtaine de motos à hauteur du village de Tongo Tongo, situé à environ 80 km au nord-ouest de Ouallam (à une centaine de km de Niamey), a expliqué le ministère nigérien de la Défense.

"Même si on peut imaginer que les assaillants se sont déjà mis à l'abri, les recherches se poursuivent toujours à terre et (avec des moyens) dans les airs", a déclaré vendredi à l'AFP une source sécuritaire à Tillabéri. "Désormais, cette zone sera surveillée de manière accrue", a assuré un haut fonctionnaire de cette région, sous le couvert de l'anonymat.

Depuis deux jours, des avions et hélicoptères militaires décollent à une cadence régulière de l'aéroport de Niamey en direction de la frontière malienne, a constaté un journaliste de l'AFP.

Après l'attaque, le président nigérien Mahamadou Issoufou a convoqué jeudi une réunion extraordinaire du Conseil national de sécurité (CNS) pour "évaluer le dispositif sécuritaire" puis s'est entretenu avec l'ambassadrice des Etats-Unis, selon les médias officiels.

Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a affirmé devant le Conseil de sécurité à New York que cette attaque soulignait l'urgente nécessité de mettre à pied d'oeuvre la nouvelle force internationale de lutte contre les jihadistes du Sahel, le G5 Sahel (Tchad, Niger, Mali, Burkina Faso et Mauritanie).

Mi-septembre, le président Issoufou a appelé "la communauté internationale à se mobiliser" pour doter la force du G5 Sahel "des moyens d'accomplir sa mission".

Avec AFP