Des montres en or offertes aux employés d'une banque font polémique au Ghana

Des Ghanéens passent devant passent à côté de la Banque centrale à Accra, Ghana,16 novembre 2015.

La Banque du Ghana a défendu sa décision jeudi d'acheter pour un demi-million de dollars de montres en or pour ses anciens employés, et déclenché la polémique sur les dépenses inutiles de l'Etat qui enflamme le pays.

Une radio locale, Starr FM, avait annoncé mercredi s'être procuré des documents, prouvant que la banque nationale est passée par l'Agence pour les Marchés Publics pour lancer un appel d'offres pour 72 montres Suisses d'un montant de 450.000 euros (502.000 dollars), pour des membres de son personnel à la retraite.

Des associations locales de la société civile ont dénoncé cet achat, signe selon eux des excès financiers de l'administration du président John Mahama, en campagne pour un deuxième mandat, qui se disputera le 7 décembre prochain.

Mais la banque a répondu que l'achat de ces montres (7.000 dollars chacune) avait été fait selon les termes de la loi, et que c'est une tradition de l'entreprise pour "booster le moral des employés".

"Les bonus de fin de service (...) sont une tradition historique dans cette banque", a déclaré son porte-parole dans un communiqué jeudi.

"En 2012, la banque a décidé de se procurer des montres en or une année sur deux, pour contrôler les coûts et faire des économies sur les taux de change internationaux", selon la banque nationale.

Les associations ghanéennes restent sceptiques. "Les scandales de cette nature ne peuvent plus continuer à être étouffés par le secteur public", a déclaré l'Alliance pour une Gouvernance responsable (Alliance for Accountable Governance) dans un communiqué.

Ajoutant: "A un moment où le pays souffre d'un taux de chômage particulièrement élevé, notamment chez les jeunes, où l'économie est en crise et où la monnaie nationale (Cedi) souffre, il est inimaginable que la Banque du Ghana gaspille un million de dollars".

Le président Mahama était déjà au cœur d'une polémique, accusé d'avoir accepté un véhicule de luxe offert par une entreprise de BTP.

Avec AFP