Des dizaines de milliers de semences mises à l’abri du changement climatique

Les semences de maïs, parmi les espèces conservées dans la Chambre forte mondiale de graines de Svalbard en Norvège

Depuis 2008, la Chambre forte mondiale de graines de Svalbard en Norvège, une réserve mondiale de semences, tient lieu d’arche de Noé moderne destinée à préserver la diversité des plantes.
Une vingtaine de milliers de semences de diverses espèces végétales de la planète ont rejoint cette semaine la Chambre forte mondiale de graines de Svalbard en Norvège, une réserve mondiale de semences inaugurée en 2008 et qui tient lieu d’arche de Noé moderne destiné à préserver la diversité des plantes.

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On ecoute Charlotte Lusty du Global Crop Diversity Trust


Ce complexe situé dans un archipel de l'Arctique, à un millier de kilomètres seulement du pôle Nord, protège les semences du monde entier contre les changements climatiques, les guerres, les activités humaines ou encore les catastrophes naturelles.

Il s’agit d’une réserve de dernier recours, en cas de disparition des 1.400 autres banques de semences végétales du monde. Suite aux conflits ou catastrophes naturelles, de telles banques ont déjà disparu, notamment en Irak, aux Philippines et en Afghanistan, explique la scientifique Charlotte Lusty du « Global Crop Diversity Trust », une organisation internationale qui œuvre pour assurer la conservation et la disponibilité de la diversité des cultures essentielles pour l'alimentation et l'agriculture.

Parmi les espèces reçues cette semaine par la Chambre forte mondiale de graines : des tomates, des sorghos ou encore un gombo.

« Chaque échantillon comprend 500 semences », précise M. Lusty.

Le Centre International d'amélioration du blé et du maïs (CIMMYT) a fait parvenir des graines de maïs et de blé, ainsi que des téosintes - des espèces de graminées qui sont des cousins lointains du maïs moderne.

Le Centre d'orge (Barley Germplasm Center) de l'université d'Okayama au Japon a livré quelques 575 échantillons en double d'orge. Il envisage d'ailleurs d'en envoyer quelques 5.000 autres. Selon le professeur Kazuhiro Sato de l'Institut des sciences et des ressources végétales de l'université, les experts japonais sont nettement plus soucieux de la préservation des espèces depuis les pannes de courrant intervenues suite au puissant tremblement de terre et tsunami survenus en 2011.

Car pour survivre, les graines et semences doivent être soigneusement congelées.