Des "discussions difficiles" à venir entre Cuba et les USA

Le président américain Barack Obama et ses filles Malia et Sasha sont accompagnés par le président by cubain Raul Castro pendant qu'ils se dirigeaient vers Air Force One.

Le chargé d'Affaires américain à La Havane envisage des "discussions difficiles" sur les dossiers sensibles entre les Etats-Unis et Cuba, malgré des "progrès significatifs" enregistrés depuis le rétablissement des relations diplomatiques des deux pays voici un an, a-t-il déclaré à des journalistes mardi.

Grand artisan du dégel, Jeffrey DeLaurentis a indiqué qu'il s'attendait dans le futur à des "discussions difficiles sur des thèmes délicats tels que les droits de l'Homme et les réclamations" mutuelles entre les deux anciens ennemis de la Guerre froide.

Mais "le processus de la normalisation est en cours", a souligné le diplomate lors d'une rencontre mardi avec une poignée de médias étrangers à l'occasion du premier anniversaire du rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane.

Depuis qu'ils ont rouvert leurs ambassades le 20 juillet 2015, les deux pays "ont enregistré des progrès significatifs dans les domaines de l'environnement, des transports, de l'agriculture, de la santé, de l'application des lois, et dans les échanges en matière d'éducation et de culture", a-t-il souligné, assurant que "rien de cela n'aurait été possible sans le rétablissement de nos relations diplomatiques".

Depuis l'annonce choc de leur rapprochement fin 2014, les deux pays ont tenu près de 100 rencontres et sont parvenus à concrétiser quelques avancées.

La Havane et Washington ont notamment rétabli un service postal direct, les hôteliers et croisiéristes américains ont commencé à revenir à Cuba, et M. DeLaurentis espère que les liaisons aériennes régulières entre les deux pays seront rétablies "cette année".

Mais malgré ces progrès, la normalisation complète des relations risque de buter encore longtemps sur plusieurs contentieux hérités de la guerre froide.

Cuba réclame la levée de l'embargo imposé à l'île depuis 1962. Le président Barack Obama l'a assoupli en partie mais il a échoué à le faire lever par le Congrès, dominé par la majorité républicaine.

La Havane réclame aussi la restitution de la base de Guantanamo, occupée par les Etats-Unis depuis 1903, l'abandon de lois migratoires ad hoc qui encouragent les Cubains à émigrer, ainsi que 300 milliards de dollars de compensations pour les dommages liés à l'embargo.

De leur côté, les Etats-Unis réclament 10 milliards de dollars à Cuba suite aux expropriations d'entreprises américaines après la révolution de 1959.

Pour le diplomate américain, en poste à Cuba depuis 2014, le processus de normalisation sera à la fois "complexe et long".

Dans l'attente du départ du président Obama en 2017, M. DeLaurentis a souligné être "concentré sur le fait d'aller de l'avant (...) dans les derniers mois de cette administration".

"J'ai l'impression que les partenaires cubains souhaitent la même chose", a-t-il conclu.

Avec AFP