Les djihadistes utiliseraient des centaines d'Irakiens comme boucliers humains à Fallouja

Des familles fuyant les combats à Fallouja, le 27 mai 2016

Selon les Nations unies, jusqu'à 400 familles pourraient être ainsi contrôlées par le groupe Etat islamique qui fait face à une offensive majeure de l'armée irakienne dans le centre du pays.

Des responsables de l'ONU ont reçu "des informations crédibles selon lesquelles des familles sont concentrées dans le centre de la ville par Daech et ne sont pas autorisées à quitter ces lieux de rassemblement", a rapporté à la presse l'émissaire adjointe de l'ONU pour l'Irak, Lise Grande.

"Cela laisse entendre que Daech pourrait les utiliser ou aurait l'intention de les utiliser comme des boucliers humains", a-t-elle ajouté.

Ces familles "sont en grand danger s'il y a un affrontement militaire", a-t-elle prévenu.

Des combattants chiites et soldats de l'armée irakienne attaquent les jihadistes près de Fallouja (29 mai 2016)

L'armée irakienne a commencé lundi à pénétrer dans Fallouja, située à 50 km à l'ouest de Bagdad et contrôlée depuis janvier 2014 par les jihadistes de l'EI. Mais elle faisait face mardi à une forte résistance du groupe EI dans leur avancée vers le centre de la ville, où le sort des dizaines de milliers de civils bloqués suscite de vives inquiétudes.

Le gouvernement irakien est très conscient de la nécessité de protéger les civils durant l'assaut."
-- Lise Grande, Emissaire adjointe de l'ONU pour l'Irak

Les Nations unies ont fait part de ces inquiétudes au gouvernement irakien, qui a ralenti ses opérations pour protéger les familles prises au piège.

Quelque 5.000 personnes ont pu s'échapper de la ville, où il reste encore 50.000 habitants, selon Mme Grande. Beaucoup de ceux qui ont fui Fallouja ont marché pendant des heures et se sont retrouvé parfois sous les balles, a précisé Mme Grande.

Fallouja et Mossoul, capitale de la province de Ninive au nord, sont les deux plus grandes villes irakiennes contrôlées par Daesh.

Avec AFP