Coupure d'Internet et rues désertes à Juba, au Soudan du Sud

La ville de Juba au coucher du soleil, le 4 octobre 2012.

Les services Internet au Soudan du Sud ont été interrompus lundi et les forces de sécurité ont été déployées dans les rues après un appel à des manifestations contre le gouvernement du président Salva Kiir.

Le président Kiir était justement censé faire un discours devant les élus à l'occasion de l'ouverture Parlement à Juba, la capitale.

L'objectif des manifestants est, semble-t-il, de pousser M. Kiir à la démission.

Dans les rues cependant, il n'y a aucun signe de rassemblement. Certains activistes ont déclaré à l'agence de presse Reuters qu'ils se cachaient pour des raisons de sécurité.

La police a pour sa part affirmé qu'elle n'a reçu aucune demande de manifester et par conséquent tout grand rassemblement sera considéré comme illégal.

"Nous avons déployé les forces au moins pour maintenir l'ordre en cas de problème. Ces forces sont dans les rues pour votre sécurité", a déclaré le porte-parole de la police, Daniel Justin Boulogne.

Des habitants de Juba ont déclaré à Reuters que, dès dimanche soir, les téléphones mobiles étaient indisponibles sur le réseau de l'opérateur mobile sud-africain MTN Group et que, lundi matin, l'accès au réseau de l'opérateur Zain Group, basé au Koweït, a aussi été interrompu.

Alp Toker, directeur de NetBlocks, un groupe basé à Londres qui surveille les perturbations de l'Internet, a déclaré qu'il avait détecté "une perturbation significative du service Internet au Sud-Soudan à partir de dimanche soir, y compris sur les principaux réseaux cellulaires".

Selon l'activiste Jame David Kolok, dont la Fondation pour la démocratie et la gouvernance responsable est l'un des groupes ayant appelé à manifester, la coupure d'Internet prouve que "les autorités paniquent".

Les activistes accusent le gouvernement de M. Kiir d'être corruption et de ne pas avoir protégé la population ou fourni des services de base.