Côte d'Ivoire: Pour Washington, le vrai travail commence maintenant

Le retour des réfugiés et des déplacés sera l'un des défis majeurs d'Alassane Ouattara

Dans un entretien avec la VOA, William Fitzgerald, sous-secrétaire d'Etat adjoint américainaux Affaires africaines revient sur les chantiers qui attendent le président Alassane Ouattara, après l’arrestation de son prédécesseur, Laurent Gbagbo.

Le sous-secrétaire d'Etat adjoint américain aux Affaires africaines, William Fitzgerald, estime que le plus dur commence pour Alassane Ouattara. « Il y a beaucoup de choses à faire : il y a toujours une crise humanitaire, il y a aussi les violations des droits de l’Homme, il y a aussi les gens qui soutiennent M. Gbagbo qui luttent toujours dans la ville d’Abidjan. Alassane Ouattara doit unifier le pays, rétablir la sécurité, redresser l’économie et je suis sûr qu’il est pressé d’accélérer les changements dans le pays », a déclaré William Fitzgerald tout en soulignant que l’arrestation de M. Laurent Gbagbo était très importante pour la Côte d’Ivoire et Alassane Ouattara.

Les Etats-Unis seront aux côtés de la Côte d’Ivoire pour aider à la reconstruction. William Fitzgerald a rappelé que Washington appuiera les efforts sur place pour contenir la crise humanitaire et alimentaire, aider à la réouverture des banques et autres institutions financières. « Il faut aussi travailler sur la réforme du secteur de la sécurité, c’est-à-dire le désarmement et la réinsertion des militaires », a-t-il-dit.

Sur le rôle de la France et de l’ONU vivement critiquées pour leur rôle dans le dénouement de la crise ivoirienne, le sous-secrétaire d’Etat adjoint aux Affaires africaines a souligné que la position du président Obama était claire la semaine dernière lorsqu’il a soutenu Paris et l’ONUCI. « Le mandat de l’ONU et de la force française est de protéger les civils et c’était très difficile de les protéger avec les armes lourdes (dans le camp Gbagbo) », a-t-il dit.

L’ONU, via sa résolution 1975 votée au Conseil de sécurité, a accordé « son entier soutien » aux forces onusiennes en Côte d’Ivoire et leur a accordé carte blanche pour utiliser « toutes les mesures nécessaires » afin d’assurer leur mandat qui est de protéger les civils et d'empêcher l'utilisation d'armes lourdes contre les populations civiles. Paris a répété qu’il agissait à la demande de l’ONU.

Quelle est la leçon qu’il faut-il tirer de cette crise ivoirienne ?

« il y a 17 élections présidentielles sur le continent et la leçon pour les tyrans et les dictateurs en Afrique est que la voix du peuple doit être respectée; sinon, il y aura des conséquences et c’est ce qui s’est passé avec M. Gbagbo », a conclu le sous secrétaire d’Etat adjoint américain aux Affaires africaines, qui a précisé que l’offre d’asile à Laurent Gbagbo que Washington a retiré la semaine dernière n’est pas renégociable.