La Corée du Nord menace de lancer "un blitzkrieg" en Corée du Sud

Le leader nord-coréen Kim Jong Un avec des officiels, dans un lieu inconnu. Photo de l'agence officielle KCNA, datée du 11 mars 2016.

Pyongyang envisage de lancer, en réplique aux manoeuvres conjointes entre la Corée du Sud et Washington, "un blitzkrieg", "une opération pour libérer toute la Corée du Sud y compris Séoul".

Pyongyang a menacé samedi de lancer un "blitzkrieg" contre les forces sud-coréennes et américaines qui mènent actuellement leurs plus importantes manoeuvres conjointes, et de "libérer toute la Corée du Sud", selon l'agence officielle nord-coréenne KCNA.

Alors que ces manoeuvres américano-sud-coréennes annuelles, qui provoquent à chaque fois la colère de Pyongyang, sont en cours, l'agence KCNA, citant un communiqué du commandement militaire, a agité la possibilité d'"une frappe préemptive contre les groupes ennemis" qui participent à ces exercices.

Pyongyang envisage de lancer en réplique à ces manoeuvres "un blitzkrieg", "une opération pour libérer toute la Corée du Sud y compris Séoul", selon KCNA.

En réaction, le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a appelé Pyongyang à cesser ses menaces et ses provocations, selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap.

Depuis le début des manoeuvres américano-sud-coréennes, qui sont cette année les plus importantes jamais effectuées, la Corée du Nord lance quotidiennement des avertissements envers les deux alliés et les menace notamment de frappes nucléaires préventives.

Plus de 17.000 soldats prennent part à ces manoeuvres --12.200 militaires américains et 5.000 sud-coréens-- qui se déroulent dans le port de Pohang (sud-est), selon un porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense.

Plus tard samedi, les médias officiels nord-coréens ont affirmé que Pyongyang se réservait le droit de lancer une "attaque nucléaire préventive" et lancé un dernier avertissement à Washington.

"Une guerre nucléaire contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC - Corée du Nord) entraînerait la fin des Etats-Unis", a affirmé un article publié dans le journal nord-coréen Rodong Sinmun. "C'est le dernier avertissement de la RPDC à Obama et ses amis".

Les tensions dans la péninsule n'ont cessé de croître depuis que la Corée du Nord a effectué un quatrième essai nucléaire en janvier, puis un tir de fusée à longue portée en février, en violation de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU.

Le Conseil de sécurité a ensuite considérablement alourdi les sanctions internationales qui pesaient déjà sur le régime nord-coréen, le plus isolé au monde.

Dans le même temps, un sous-marin nord-coréen a été porté disparu au début de cette semaine alors qu'il était en opération au large de la côte orientale de la Corée du Nord, selon des informations de sources américaines publiées samedi.

Le ministère sud-coréen de la Défense a déclaré à l'AFP que Séoul examinait ces informations. A Washington, des responsables du Pentagone se sont refusés à les commmenter.

Selon la chaîne de télévision américaine CNN citant trois responsables américains sous le couvert de l'anonymat, des satellites, des avions et des navires des Etats-Unis ont observé des bâtiments de la marine nord-coréenne en train de rechercher le sous-marin disparu.

Les Etats-Unis ignorent si le sous-marin était en perdition ou avait sombré, mais les responsables cités estiment qu'il a subi une avarie pendant un exercice, a indiqué CNN.

"L'estimation est qu'il a coulé", a déclaré un autre responsable américain cité par USNI News, portail d'information en ligne de l'United States Naval Institute, une association militaire professionnelle américaine.

Les forces armées de la Corée du Nord disposent d'environ 70 sous-marins, dont la plupart sont des sous-marins diesel obsolètes.

Ces engins qui ont des capacités offensives limitées peuvent cependant constituer un danger pour les bâtiments sud-coréens.

AFP