Congo : le général Mokoko inculpé pour "atteinte à la sûreté intérieure de l'État"

Le général Jean-Marie Michel Mokoko, candidat malheureux à la présidentielle du 20 mars 2016 au Congo remportée par le président Denis Sassou Nguesso, 7 mai 2014. AFP / ISSOUF SANOGO

Le général Jean-Marie Michel Mokoko, candidat malheureux à la présidentielle du 20 mars au Congo remportée par le président Denis Sassou Nguesso, a été inculpé pour "atteinte à la sûreté intérieure de l'État", a déclaré son avocat.

"Le général Mokoko a été présenté au procureur de la République qui, suivant (le) réquisitoire introductif, a ouvert une information devant le cabinet du doyen des juges d'instruction pour deux chefs d'inculpation : atteinte à la sûreté intérieure de l'État et détention illégale d'armes et munitions de guerre", a affirmé Me Yvon Éric Ibouanga.

"Pour des raisons d'audition et d'enquête (...) il est en détention préventive à la maison d'arrêt de Brazzaville au moment où nous parlons", a-t-il ajouté.

Peu avant jeudi, le général Mokoko, qui était en garde à vue depuis mardi à la Direction générale de surveillance du territoire (DGST), était arrivé menotté au parquet de Brazzaville, selon plusieurs témoins.

Le 9 juin, le ministre congolais de la Justice, Pierre Mabiala, avait réclamé l'accélération de la procédure contre l'officier.

Ancien chef d'Etat-major des armées du Congo de 1987 à 1993, passé par l'École supérieure militaire (ESM) de Saint-Cyr en France, le général Mokoko a été jusqu'à début février représentant spécial de la présidente de la Commission de l'Union africaine (UA) en Centrafrique.

Il a démissionné début février de son poste de conseiller du président Sassou Nguesso chargé des questions de paix et de sécurité, qu'il occupait depuis 2005, pour se porter candidat à l'élection présidentielle du 20 mars, où il a recueilli moins de 14% de voix.

Le général est mis en cause dans une vidéo tournée en 2007 le montrant discutant d'un plan visant à chasser M. Sassou Nguesso du pouvoir avec un homme dont on ne voit pas le visage et se présentant comme appartenant au service de renseignement extérieur de la France (la DGSE).

Dans un entretien à l'AFP en mars dernier, le général Mokoko avait indiqué qu'il s'était fait "piégé" dans cette affaire de vidéo, ajoutant que la question avait été "réglée en famille" avec le président Sassou Nguesso. Il s'était ainsi dit étonné que l'affaire de cette vidéo ressurgisse.

A la veille de l'élection présidentielle, le général avait été entendu plus d'une fois dans cette affaire par la police.

Depuis l'élection, il vivait en résidence surveillée dans sa maison du centre-ville de Brazzaville.

Avec AFP