Important déploiement policier autour du siège d'un parti d'opposition au Congo

Des soldats et des civils congolais font la queue pour voter devant un bureau de vote, à Brazzaville, République du Congo, 20 mars 2016. (AP Photo/John Bompengo)

La police congolaise était déployée vendredi matin devant le siège d'un parti d'opposition où avait été annoncée une conférence de presse commune de cinq concurrents du président Denis Sassou Nguesso, dénonçant sa réélection.

Selon plusieurs proches des ces candidats, ceux-ci ont renoncé à se rendre sur place après avoir eu vent du déploiement des forces de l'ordre.

Plus d'une centaine de policiers bloquaient les abords du siège de l'union panafricaine pour la démocratie et le progrès social (UPADS), ont constaté les journalistes de l'AFP vers 10h30 (09h30 GMT).

Selon des témoins, le déploiement des forces de l'ordre avait commencé dès 07h30 locales (06H30 GMT).

Au siège de l'UPADS, premier parti d'opposition au parlement, certains militants ont déclaré qu'il y avait eu des arrestations dans la rue aux abords du bâtiment, sans être en mesure d'en préciser le nombre.

Ces journalistes de l'AFP ont vu un pick-up des policiers armés et cagoulés, emmenant deux jeunes gens gémissant, couchés sur le plateau arrière.

Présent sur le lieu, le général Jacques Antoine Bouiti, directeur départemental de la police de Brazzaville, renvoie les questions des journalistes au porte-parole de la police.

Peu avant, un officier avait affirmé que les forces de l'ordre étaient là pour "assurer la sécurité" des gens du parti.

Dans une grande salle vide à l'intérieur du bâtiment de l'UPADS, un militant d'un parti de la coalition d'opposition ayant soutenu les cinq candidats s'étant présenté contre M. Sassou Nguesso, a appelé au calme: "Il faut se résigner, sinon, il y aura des morts", a-t-il déclaré, "si les militants descendent dans la rue,[les policiers] vont tirer et ça va être la guerre civile".

M. Sassou Nguesso a été réélu dimanche dès le premier tour de l'élection présidentielle avec plus de 60% des voix, selon les résultats officiels.

Les cinq candidats d'opposition unis contre lui par un pacte électoral, avaient dénoncé avant le scrutin, le caractère "ni sincère", "ni transparent" de la présidentielle et en ont rejeté les résultats, estimant que le vote avait été marqué par une fraude massive.

Ces derniers jours, des divergences sont apparues entre ces différents candidats. L'un d'eux, le général Jean-Marie Michel Mokoko, arrivé 3ème selon les résultats officiels, a appelé la population à la "désobéissance civile".

Guy-Brice Parfait Kolelas, que les résultats placent en 2ème position, a indiqué éviter d'"entrer dans une épreuve de force" avec le pouvoir et opter pour contester les résultats par les voies légales à sa disposition.

Avec AFP