Congo / élection présidentielle : le parti socialiste français demande son report

Le président Denis Sassou Nguessou lors du référendum du 25 octobre 2015 à Brazzaville

Le parti socialiste français dénonce des "atteintes à la liberté d'expression" des opposants au président Denis Sassou Nguesso qui brigue un troisième mandat. Il demande un report de l'élection présidentielle au Congo, prévue le 20 mars.

M. Sassou Nguesso "a organisé la surveillance des principaux opposants et imposé un état d'urgence qui semble objectivement peu justifié", déplore Maurice Braud, secrétaire national du PS à l'International, dans un communiqué.

Regrettant le "climat délétère" de la campagne ouverte le 4 mars, le parti socialiste, au pouvoir en France, "dénonce les obstacles mis aux déplacements des principaux opposants au président Denis Sassou Nguesso, qui sont des atteintes de fait à leur liberté d'expression et d'opinion".

Le parti socialiste "demande aux organisations internationales concernées, particulièrement à l'Union africaine, à l'Union européenne et aux Nations unies, d'user de leur influence pour obtenir le report de l'élection présidentielle".

Le porte-parole du gouvernement congolais, Thierry Moungalla, a réagi vivement à ces propos sur Twitter.

"Braud du PS français cite "état d'urgence" imaginaire au Congo et report [de l'] élection", écrit M. Moungalla dans un message marqué des mots-dièse "#hallucinogène" et "#néocolonialisme".

Neuf candidats dont une femme sont lancés dans la course à la magistrature suprême au Congo-Brazzaville. M. Sassou Nguesso, âgé de 72 ans et qui cumule plus de 32 ans au pouvoir, est présenté comme le grand favori du scrutin.

Sa candidature a été rendue possible grâce à un changement de Constitution ayant fait sauter les deux verrous qui lui interdisaient de briguer un troisième mandat.

Juste avant le référendum constitutionnel d'octobre, boycotté par l'opposition congolaise, le président français François Hollande, socialiste, avait estimé que M. Sassou Nguesso pouvait "consulter son peuple".

La présidence française avait ensuite jugé que les conditions dans lesquelles le référendum constitutionnel avait été organisé "ne (permettaient) pas d'en apprécier le résultat".

Avec AFP