CHAN 2016 : Heurts à Kinshasa entre policiers et supporters après la victoire de la RDC

CHAN 2016

Les Léopards se sont adjugés dimanche leur deuxième titre en CHAN en battant le Mali, 3-0. Dans la soirée, la police a dispersé des supporters de la RDC qui scandaient des slogans hostiles au président Kabila.

La police a dispersé dimanche soir à coups de grenades lacrymogènes des supporters de l'équipe de la République démocratique du Congo qui scandaient à Kinshasa des slogans hostiles au président Joseph Kabila après la victoire du onze national en finale du Championnat d'Afrique des Nations (CHAN), a constaté un photographe de l'AFP.

Vers 20h00 (19h00 GMT), la police anti-émeute a repoussé un groupe de près de cinq cents personnes en tirant plusieurs grenades lacrymogènes et quelques rafales d'armes automatiques en l'air, selon le photographe.

Les manifestants se sont dispersés dans des ruelles adjacentes tandis que la police conservait le contrôle du boulevard principal.

Les Léopards de la RDC se sont adjugés dimanche leur deuxième titre en CHAN en battant à Kigali le Mali par 3 buts à zéro.

Dès le coup de sifflet final peu après 19h15, une grande clameur est montée de la ville avant de faire place à un concert de klaxons et de cris de victoire, selon des correspondants de l'AFP.

Mais l'affluence dans les rues était nettement moins importante que mercredi après la qualification de l'équipe nationale pour les demi-finales grâce à sa victoire sur le Rwanda, perçu dans la capitale congolaise comme l'"ennemi héréditaire".

Le chef de la police de Kinshasa, le général Célestin Kanyama, avait mis en garde les habitants dimanche dans la journée en les appelant à manifester leur joie chez eux où "devant (leur) porte".

"Si vous allez sur la voie publique, on s'occupera de vous", avait-il averti sur la télévision publique.

Les Léopards sont devenus dimanche l'équipe la plus titrée du CHAN. Ils avaient déjà remporté en 2009 la première édition de cette compétition réservée aux joueurs africains évoluant sur leur continent.

Vers 20h00, alors que la police réprimait les manifestants près du Parlement, d'autres petits groupes épars aux couleurs turquoise et rouge de l'équipe nationale ont bravé les consignes en chantant "on a gagné" ou en dansant sur la voie publique dans des quartiers nord.

Depuis dimanche matin, la police et l'armée s'étaient déployées de manière visible dans la capitale.

Âgé d'une vingtaine d'années, un des supporters, Freddy Zongia, ne s'explique pas que les autorités interdisent de "festoyer bruyamment". "Nous sommes dans une prison à ciel ouvert", fulmine pour sa part Casimir Mohindo, artiste de 46 ans.

La situation politique est très tendue en RDC, où l'opposition accuse le président Kabila, au pouvoir depuis 2001, de vouloir se maintenir après la fin de son mandat, qui expire en décembre, alors que la Constitution lui interdit de se représenter à la prochaine élection.

AFP