L'opposition centrafricaine demande l'annulation des élections du 27 décembre

Les électeurs font la queue pour voter au bureau de vote du lycée Barthélemy Boganda dans le 1er arrondissement de Bangui, en République centrafricaine (RCA), le 27 décembre 2020.

La coalition de l'opposition a demandé mercredi "l'annulation pure et simple" des élections présidentielle et législatives en Centrafrique dont le premier tour a été perturbé par des groupes rebelles qui occupent les deux tiers du territoire national.

Elle "constate que les élections groupées du 27 décembre 2020 n'ont pas été justes et inclusives et ne sont nullement l'expression de la volonté du peuple centrafricain", a affirmé dans un communiqué la Coalition de l'opposition démocratique (COD-2020), regroupant les plus importants partis et mouvements de l'opposition au président Faustin Archange Touadéra.

Les habitants de la capitale ont voté dimanche dans le calme et en grand nombre, mais dans les régions, des milliers de personnes ont été empêchées de voter ou privés de leur carte d'électeur jamais arrivée en raison de l'insécurité due à une offensive rebelle et à la guerre civile qui ravage le pays depuis près de huit ans.

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"La COD-2020 rend responsable de cette mascarade électorale l'Autorité Nationale des Elections (ANE), le régime de Touadéra, le G5+ plus particulièrement le réprésentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Centrafrique" a-t-elle ajouté.

La COD-2020 dénonce dans son communiqué une série de griefs, parmi lesquels l'absence d'élections sur l'ensemble du territoire et "des bourrages massifs des urnes", qu'elle attribue "à l'entêtement aveugle du président Touadéra et du G5+", qui compte notamment la France, la Russie, l'ONU, l'Union européenne et la Banque mondiale.

Elle pointe également "l'absence des observateurs nationaux et internationaux dans l'arrière-pays" et "un nombre de votants qui dépasse celui des inscrits" dans certains bureaux de vote.

"Nous avons eu des élections crédibles, engagées et populaires", avait assuré mardi le porte-parole du gouvernement Ange Maxime Kazagui, pour qui "les Centrafricains ont marqué leur volonté ferme d'aller voter, en dépit de tous les dangers".

Les électeurs s'étaient rendus aux urnes dimanche dernier sous haute surveillance des soldats de l'ONU, plusieurs groupes armés ayant au préalable menacé de marcher sur Bangui, la capitale.

L'explosion de violence redoutée n'a pas eu lieu, mais plusieurs parties du pays n'ont pas pu participer à ce premier tour.

L'Autorité nationale des élections a promis les résultats à compter du 4 janvier.