L'écrivain Patrice Nganang maintenu en détention au Cameroun

L'écrivain camerounais Patrice Nganang, 4 décembre 2017. (Facebook/Patrice Nganang)

L'écrivain d'origine camerounaise Patrice Nganang était toujours détenu ce mardi, près d'une semaine après son interpellation, sa garde à vue ayant été prolongée de 48 heures lundi, a annoncé son avocat.

L'écrivain se préparait mardi soir à passer sa sixième nuit en détention à la police judiciaire de la capitale camerounaise, Yaoundé.

"Son bon de garde à vue a été renouvelé (lundi) de 48 heures par le procureur de la République", a déclaré à l'AFP son avocat, Me Emmanuel Simh. L'écrivain devrait "en principe" être présenté devant le procureur au terme de cette garde à vue.

L'avocat estime que la garde à vue est "illégale", étant donné que celle-ci ne lui a pas été notifiée après son interpellation mercredi.

La police reproche à M. Nganang des faits de "menaces de mort" contre le président camerounais Paul Biya, des "faux et usage de faux" et une "immigration clandestine", selon Me Simh.

Lors de son interpellation, M. Nganang disposait d'un passeport camerounais et d'un autre américain, selon des sources concordantes. L'écrivain d'origine camerounaise réside aux Etats-unis.

La police estime qu'il n'a pas le droit à un passeport camerounais puisqu'il a pris la nationalité américaine, rapporte la presse locale. La Constitution du Cameroun ne prévoit pas de double nationalité.

Les médias locaux ont souligné le fait que la plupart des dirigeants camerounais, des stars du football et de la musique ainsi que des hommes influents disposeraient de plusieurs passeports.

Patrice Nganang a été interpellé mercredi soir à l'aéroport de Douala, alors qu'il devait partir à Harare pour y rejoindre son épouse, selon une source proche des service de sécurité.

L'écrivain terminait un séjour au Cameroun pendant lequel il s'est notamment rendu dans les régions anglophones (ouest), plongées depuis un an dans une grave crise socio-politique aux accents sécessionnistes.

Mardi, il avait publié sur le site internet de l'hebdomadaire Jeune Afrique un "carnet de route en zone (dite) anglophone", très critique envers le président Biya pour sa gestion de la crise et la répression dans ces zones.

Avec AFP