Nouvelle arrestation d'un journaliste au Burundi

Photo du compte Twitter de Gisa Steve Irakoze

Reporters sans frontières a dénoncé vendredi l'arrestation d'un journaliste de radio burundais qui serait accusé d'"atteinte à la sûreté de l'Etat", et réclamé sa libération "immédiate", alors que les autorités de ce pays en crise ont réduit au silence la quasi-totalité de la presse indépendante.

"Gisa Steve Irakoze, de la radio Buja FM, a été arrêté le 18 août dans la soirée par les agents du Service national de renseignement (SNR) dans un bar du quartier Kajaga, à Gatumba", une ville située à l'ouest de la capitale Bujumbura, a indiqué RSF dans un communiqué.

"D'après des témoins, aucun motif ne lui a été donné lors de son arrestation", a ajouté RSF, précisant que M. Irakoze dispose des nationalités burundaise et rwandaise, le Burundi entretenant des relations houleuses avec son voisin du nord. "Jeté dans un véhicule de type pick-up, le journaliste a passé la nuit dans un cachot du SNR à Gatumba" avant d'être transféré vendredi "vers un lieu inconnu".

Selon RSF, le porte-parole de la police burundaise a précisé vendredi que M. Irakoze est accusé d'"atteinte à la sûreté de l'Etat".

L'organisation a par ailleurs indiqué rester sans nouvelles du journaliste burundais Jean Bigirimana, arrêté le 22 juillet par le SNR qui lui reprocherait, selon RSF, ses déplacements fréquents vers le Rwanda voisin.

Le Burundi est plongé dans une grave crise émaillée de violences et de nombreux cas de torture depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat controversé, avant d'être réélu en juillet.

Les violences ont déjà fait plus de 500 morts et poussé plus de 270.000 personnes à quitter le pays, qui figure en 2016 à la 156e place (sur 180) au classement de la liberté de la presse dans le monde établi par RSF.

Avant le début de la crise, le pays était pourtant considéré comme l'un des rares Etats des Grands lacs doté d'une presse libre et indépendante. Depuis, la quasi-totalité de la presse indépendante burundaise a été réduite au silence et une centaine de journalistes ont fui le pays.