Burkina : une vingtaine d’ex-RSP arrêtés pour un projet de libérer Diendéré

Le général de Brigade Gilbert Diendéré, le chef de fil du putsch manqué au Burkina

En plus des soldats de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne de l'ex-président burkinabè déchu Blaise Compaoré, un "ressortissant étranger" a aussi été arrêté, selon une source sécuritaire.

Les personnes arrêtées sont soupçonnées d’être impliquées dans un projet de libération du général putschiste Gilbert Diendéré, a-t-on appris lundi.

Les soldats de l’ex-RSP ont été pris au cours d'une réunion alors qu'ils "(planifiaient) l'attaque de plusieurs casernes de la capitale pour semer la panique dans la ville et en profiter pour faire libérer leurs camarades et les généraux Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé", affirme une source sécuritaire citée par l'AFP.

Ils sont "actuellement incarcérés au camp Guillaume Ouédraogo (centre de Ouagadougou)", a précisé cette source sous couvert d'anonymat.

Depuis la semaine dernière, des rumeurs ont fait état d'une tentative d'évasion de Diendéré et de Bassolé, emprisonnés pour leur implication présumée dans le putsch manqué du 16 septembre.

"Nous avons procédé à des interpellations" d'une "vingtaine" de soldats et "ils devront répondre devant la justice pour le simple fait d'avoir pensé que c'était possible", a confirmé le Premier ministre Isaac Zida.

"Il n'y a pas eu véritablement une tentative d'évasion à la MACA (Maison d'arrêt et de correction des armées). Il y a eu des informations selon lesquelles de jeunes soldats (...) pensent qu'ils peuvent se lever aller sortir le général Gilbert Diendéré et remettre en place le RSP. C'est absurde!", a déploré le M. Zida à la presse à Ouagadougou, dimanche.

Ancien bras droit de Compaoré, le général Diendéré, considéré comme le cerveau du putsch manqué fait l'objet de onze chefs d'inculpation dont "crimes contre l'humanité".

Le général de gendarmerie Djibrill Bassolé, ex-chef de la diplomatie de M. Compaoré a été écroué suite à des enregistrements téléphoniques présumés entre lui et le président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, en lien avec le putsch.

Au moins 57 personnes parmi lesquelles une vingtaine d'officiers du RSP ont été interpellés dans le cadre du putsch et incarcérés à la MACA.

La justice militaire a mis également sous mandat de dépôt deux journalistes burkinabé, poursuivis pour "complicité d'atteinte à la sûreté de l'Etat", "complicité de destruction aggravée de biens, de meurtre, de coups et blessures volontaires" et "association de malfaiteurs".

La quasi-totalité des inculpés risquent la peine capitale.

Le nouveau président élu du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré qui sera investi mardi, a affirmé que "la justice suivra son cours jusqu'au bout".

Avec AFP