Boko Haram: les chefs des armées des pays du lac Tchad préparent l'assaut "final"

Soldat nigérian en patrouille pendant l'Eid al-Fitr, Maiduguri, Nigeria, le 8 août 2013.

Les chefs d'Etat-major des armées des pays du lac Tchad (Nigeria, Tchad, Niger, Cameroun et Bénin) se sont réunis jeudi à Niamey pour préparer l'assaut "final" contre le groupe islamiste nigérian Boko Haram, a indiqué vendredi la radio d'Etat nigérienne.

"La présente rencontre a pour objet de préparer la phase finale de l'éradication de Boko Haram dans notre espace", a déclaré Hassoumi Massoudou, le ministre nigérien de la défense, à l'ouverture de la réunion.

Le Niger, le Tchad et le Nigeria ont lancé quasi-simultanément en juillet des "opérations de ratissage" contre les fiefs de Boko Haram, selon l'armée du Niger.

Ces "opérations ont donné des résultats décisifs notamment en libérant plusieurs localités autrefois occupées par Boko Haram", a assuré M. Massoudou. Elles ont également permis de "désorganiser le flux logistique" des insurgés nigérians, s'est-il félicité.

"Les résultats de nos actions militaires ont été d'autant plus satisfaisants que nous observons un retour de la confiance des populations" avec "une reprise des activités économiques", a-t-il relevé.

Selon le ministre, "l'espoir d'une sortie prochaine de l'état de guerre dans le bassin du lac Tchad", pointe même déjà.

Dans un bilan de ces opérations, menées par la Force régionale, opérant dans le bassin du lac Tchad, et dressé fin septembre, Niamey a indiqué que 14 de ses soldats et 123 "terroristes" avaient été tués. "Deux terroristes" ont également été "capturés" et "une importante quantité d'armes et de munitions" a été récupérée.

Ces opérations ont surtout permis de reprendre à Boko Haram les localités stratégiques nigérianes de Damasack, Abadan et Gachagar.

Malam Fatori, autre bastion de Boko Haram, très proche de la ville nigérienne de Bosso a été également "libérée", selon l'armée du Niger.

Depuis février 2015, Boko Haram mène des attaques autour de Diffa, région frontalière du nord-est du Nigeria, fief des insurgés islamistes. Le 3 juin, le groupe islamiste avait mené une attaque massive contre des positions de l'armée nigérienne à Bosso, dans laquelle 26 soldats avaient été tués, selon un bilan officiel. Plusieurs civils avaient également été tués. Boko Haram avait aussi tué des gendarmes quelques jours plus tard à Nguagam, près d'un site de personnes déplacées.

La région de Diffa abrite plus de 300.000 réfugiés et déplacés, dont des milliers vivent aux dépens d'une population locale déjà très pauvre, selon l'ONU qui demande à la communauté internationale d'accroître son soutien financier.

Le Niger doit par ailleurs faire face à la menace de groupes djihadistes venus du Mali. La semaine dernière, 22 soldats ont été tués lors d'une attaque djihadiste dans un camp de réfugiés maliens à Tazalit à 300 km au nord-est de Niamey.

Avec AFP