Bemba reste en prison malgré son acquittement en appel

L'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba Gombo dans la salle d'audience de la CPI à La Haye, le 21 mars 2016.

La Cour pénale internationale (CPI) a acquitté en appel vendredi l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, condamné à 18 ans de prison en première instance pour des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis en Centrafrique.

La CPI a décidé, à la majorité, d’acquitter Jean-Pierre Bemba Gombo des charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, a annoncé la cour.

L’ancien vice-président demeure toutefois en détention. Jean-Pierre Bemba doit être jugé dans une autre affaire dans laquelle il a été déclaré coupable d’atteintes à l’administration de la justice.

La chambre d'appel "annule la déclaration de culpabilité de Jean-Pierre Bemba" et "prononce l'acquittement de l'accusé car les sérieuses erreurs commises par la chambre de première instance font entièrement disparaître sa responsabilité pénale", a déclaré la juge Christine van den Wyngaert.

Lors du procès en 2016, les juges ont "condamné à tort M. Bemba pour des actes criminels spécifiques qui étaient en dehors des charges telles que confirmées", a poursuivi Mme van den Wyngaert.

"La chambre d'appel a conclu, à la majorité, que M. Bemba ne saurait être tenu pénalement responsable des crimes commis par les troupes du MLC pendant l'opération menée en RCA et qu'il doit en être acquitté", a-t-elle ajouté.

L'ancien riche homme d'affaires devenu chef de guerre a été condamné en première instance en 2016 à 18 ans de prison pour les crimes de guerre commis par sa milice, le Mouvement de libération du Congo (MLC), entre octobre 2002 et mars 2003.

D'après les juges, l'accusé "a dirigé une ample attaque contre la population civile" durant laquelle "des familles entières ont été prises pour cibles".

En cinq mois, quelque 1.500 hommes du MLC ont tué, pillé et violé dans la République centrafricaine voisine, où ils s'étaient rendus pour soutenir le président Ange-Félix Patassé face à une tentative de coup d'Etat menée par le général François Bozizé.