Bataclan : le chanteur des Eagles of Death Metal s'excuse d'avoir soupçonné les vigiles

Jesse Hughes, le chanteur du groupe américain Eagles of Death Metal, à l'Olympia le 16 février 2016. (AFP PHOTO / JOEL SAGET)

Les insinuations "que quiconque affilié au Bataclan a joué un rôle dans les événements du 13 novembre sont non fondées et sans aucune base, et j'en assume l'entière responsabilité", a assuré Jesse Hughes.

Le chanteur du groupe de rock qui se produisait au Bataclan au moment des attentats de Paris le 13 novembre, Jesse Hughes, s'est excusé vendredi d'avoir exprimé des soupçons à l'encontre des vigiles, disant lutter contre le traumatisme subi.

"J'implore le pardon, humblement, du peuple français, du personnel et des agents de sécurité du Bataclan, de mes fans, de ma famille, mes amis, et de toute autre personne blessée ou offensée par les accusations absurdes que j'ai faites", a déclaré Jesse Hughes, chanteur et guitariste des Eagles of Death Metal.

Les insinuations "que quiconque affilié au Bataclan a joué un rôle dans les événements du 13 novembre sont non fondées et sans aucune base, et j'en assume l'entière responsabilité", a-t-il assuré dans un communiqué.

Dans une interview diffusée mercredi sur la chaîne américaine Fox Business, Jesse Hughes avait estimé que l'attaque avait été préparée de l'intérieur de la salle de concert.

Alors que les rockeurs jouaient sur la scène du Bataclan le 13 novembre, des assaillants ont ouvert le feu, tuant 90 personnes. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière parmi celles qui ont endeuillé Paris ce jour-là. Revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI), elles ont fait au total 130 morts et 350 blessés.

Jesse Hughes avait exprimé des soupçons à l'encontre des vigiles, suggérant que certains d'entre eux appartenaient à l'EI. Il a déclaré qu'il s'était très vite senti mal à l'aise quand il était arrivé au Bataclan, qu'un vigile en coulisses l'avait évité du regard et que six agents de sécurité manquaient à l'appel.

"Les déclarations insensées de M. Jesse Hughes", également qualifiées de "diffamatoires", "sont à mettre sur le compte du lourd traumatisme subi", avait estimé la direction du Bataclan dans un communiqué.

Le rockeur a lui aussi mis ses accusations sur le compte du traumatisme, disant "être en proie à des cauchemars incessants et essayer, en suivant une thérapie, de trouver un sens à cette tragédie et à cette folie".

"Je ne suis plus moi-même depuis le 13 novembre", a continué Jesse Hughes, qui avait précisé dans l'interview ne donner que son avis tandis que l'enquête de police suivait son cours.

Le chanteur avait évoqué une hypothèse similaire dans un entretien au magazine Vanity Fair, affirmant regretter de ne pas avoir "suivi (son) instinct" quand le preneur de son a repéré dans la salle, avant le concert, deux personnes qui avaient un comportement et un accoutrement atypiques pour des fans de rock.

Hughes est connu pour ses prises de position droitières, inhabituelles dans le monde du rock, défendant par exemple le port d'armes aux Etats-Unis.

AFP