Au moins 43 civils tués en quatre jours à Beni

La ville d'Erengeti est l'objet d'attaques répétées des combattants musulmans des ADF, dans la région de Beni, dans l'Est de la RDC. (VOA / Charly Kasereka)

La société civile donne un bilan d’au moins 43 civils tués en quatre jours dans la région de Beni, dans des massacres attribués aux rebelles musulmans ougandais des ADF (Forces démocratiques alliées).

"Il y a eu 39 morts en 48 heures mais il faut y ajouter quatre autres personnes tuées vendredi et 17 personnes portées disparues dans le groupement Bambumba Kisiki ", soutient sur VOA Afrique Teddy Kataliko, le président de la société civile du Nord-Kivu.

La Mission des nations unies en RDC (Monusco) déplore ces massacres qui se poursuivent dans la région.

Du 3 au 10 mai, "plus d'une trentaine de personnes ont été massacrées dans les localités proches d'Eringeti", ville du nord de la province du Nord-Kivu à la frontière de celle de l'Ituri, a déclaré à la presse le Lieutenant-colonel Martin Amouzou Codjo, porte-parole militaire de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco).

Pour la Monusco, les auteurs de ces nouvelles tueries dans la région de Beni (grande ville du nord du Nord-Kivu) sont des miliciens des Forces démocratiques alliées (ADF), rébellion musulmane ougandaise présente dans l'Est de la RDC depuis 1995.

ONG basée à Beni, le Centre d'étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l'Homme, souligne que les victimes sont essentiellement abattues à la machette.

Parmi les victimes se trouvaient "des bébés, des femmes enceintes", a ajouté le général Jean Baillaud, chef des soldats de la mission de l'ONU en RDC, dénonçant "une façon sauvage de combattre."

Pour général Baillaud, qui parlait en visioconférence de Beni, les ADF sont "un ennemi qui se réorganise près des zones très peuplées" et "s'est adapté aux actions menées contre lui".

Dans un rapport publié en mars, le Groupe d'étude sur le Congo (GEC), centre de recherches de l'Université de New York (NYU), juge que les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité dans ces tueries, mais au côté d'autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l'armée régulière.

Teddy Kataliko, lui, en appelle à une évaluation des opérations aussi bien des forces de la Monusco que de l’armée congolaise dont il dénonce la négligence et l’inefficacité.

Car, affirme-t-il, ces massacres ont lieu à quelques 30 kms d’un camp des Forces armées de la RDC et d’une position de la Monusco.