Le président angolais se dit déterminé à lutter contre la corruption

Le président de l'Angola, João Lourenço, à la 73ème Assemblée générale des Nations unies à New York, le 26 septembre 2018

Le président angolais Joao Lourenço a réaffirmé jeudi sa détermination à lutter contre la corruption malgré les critiques de son prédécesseur José Eduardo dos Santos, sorti de son silence après avoir été accusé de d'avoir vidé les caisses de l'Etat.

"Quand nous avons décidé de combattre la corruption en Angola, nous savions que nous touchions à un nid de guêpes. Nous avons commencé à sentir les piqûres mais cela ne nous tuera pas et nous ne reculerons pas", a affirmé M. Lourenço lors d'une conférence de presse à Lisbonne, au début d'une visite d'Etat de trois jours au Portugal.

Interrogé sur la façon dont il entend faire revenir des capitaux angolais placés à l'étranger, M. Lourenço a esquivé la question, reconnaissant implicitement que ce serait difficile.

"Nous n'avons pas peur de jouer avec le feu. Nous allons continuer à le faire en faisant attention à le maintenir sous contrôle", a-t-il répondu.

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Le gouvernement angolais entend obtenir de gré ou de force le retour en Angola de ces fonds, une mesure qui suscite des inquiétudes au Portugal, ancienne puissance coloniale qui a bénéficié d'importants investissements angolais.

M. Lourenço a refusé de répondre directement à José Eduardo dos Santos, qui a tenu mercredi à Luanda sa première conférence de presse depuis son départ de la présidence en septembre 2917 pour réfuter l'accusation selon laquelle il avait vidé les caisses de l'Etat.

"Je n'ai pas laissé les caisses de l'Etat vides. En septembre 2017, lors du passage de témoin, j'ai laissé environ 15 milliards de dollars à la Banque nationale d'Angola", a-t-il affirmé.

José Eduardo dos Santos a dirigé l'Angola jusqu'en septembre 2017, un règne de trente-huit ans au cours duquel il est accusé d'avoir mis l'économie du pays en coupe réglée.

Il a finalement cédé les rênes du pouvoir à Joao Lourenço, également membre du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA).

A peine arrivé, ce dernier a lancé une purge de grande ampleur dans l'administration et les entreprises publiques qui a visé, pour l'essentiel, les proches de son prédécesseur.

Symbole du nettoyage lancé par M. Lourenço, la justice a placé en détention l'un de ses fils, Jose Filomenu, inculpé de corruption alors qu'il dirigeait le fonds souverain du pays.

Sa fille Isabel dos Santos, évincée du poste de PDG de la compagnie pétrolière nationale Sonangol, a de son côté mis en garde contre un risque de "crise politique profonde". "La situation en Angola est de plus en plus tendue", a-t-elle écrit sur son compte Twitter.