Un déséquilibré blesse neuf personnes à la hache en Allemagne

La gare de Düsseldorf après l'attaque à la hache qui a fait 7 blessés, le 9 mars 2017. (REUTERS/Joern Poltz)

Un Kosovar de 36 ans, souffrant de schizophrénie paranoïde, a blessé neuf personnes dans une attaque à la hache jeudi soir à la gare de Düsseldorf (ouest de l'Allemagne), la police écartant vendredi toute piste islamiste.

"Il n'y a pas le moindre indice d'une motivation politique ou religieuse", a insisté Dietmar Kneip, directeur de la police criminelle régionale, au cours d'une conférence de presse, vendredi en milieu de journée.

Le suspect, arrivé du Kosovo en 2009 et qui bénéficiait d'un titre de séjour pour des raisons humanitaires, a sans doute cherché à être tué par les forces de l'ordre en commettant son forfait, a-t-il précisé.

"Il comptait sur le fait que la police lui tire dessus mortellement, nous appelons cela un +suicide by cop+ (suicide par policier interposé, ndlr)", a dit M. Kneip.

Les enquêteurs ont retrouvé chez lui un certificat précisant qu'il souffrait d'une maladie psychiatrique grave - une schizophrénie paranoïde -, et des médicaments prescrits pour cette pathologie.

Jeudi peu avant 20h50 (19h50 TU), l'assaillant s'en est pris aux voyageurs qui se trouvaient à bord d'un train de banlieue. Il les a attaqués alors que le train venait de s'arrêter à la gare centrale de Düsseldorf et que les passagers s'apprêtaient à descendre du train.

Éjecté du wagon par l'un des voyageurs, il a tenté de remonter à bord mais le conducteur du train a bloqué l'ouverture de la porte. Il a ensuite agressé plusieurs personnes dans l'enceinte de la gare, faisant neuf blessés, dont quatre grièvement, selon la police. Leurs vies ne sont toutefois pas en danger. Parmi les victimes, âgées de 13 à 50 ans, figurent deux touristes italiennes.

Hospitalisé en raison des graves blessures subies en sautant d'un pont lors de sa fuite, l'assaillant n'a pas pu être entendu par les enquêteurs dans l'immédiat et devait être opéré.

Alors que la gare était évacuée, les forces de l'ordre s'étaient déployées massivement aux abords du bâtiment, faisant appel aux hommes lourdement armés de ses unités spéciales d'intervention, tandis qu'un hélicoptère survolait la ville.

Son frère, le sachant malade et détenteur d'une hache qu'il venait d'acheter, avait signalé à la police sa disparition. Le suspect était déjà connu des services de police pour s'être infligé des blessures corporelles.

Dans cette même métropole rhénane, un homme a blessé vendredi un autre en lui infligeant des coups ou des blessures au couteau avant de prendre la fuite en milieu de journée, selon la police, qui n'a pas confirmé des informations selon lesquelles cette agression aurait eu lieu avec une machette.

- Retour au trafic normal -

Après l'attaque à la hache, le trafic ferroviaire depuis et vers la garde de Düsseldorf a pu reprendre dans la nuit. Aux heures de pointe matinales vendredi, tous les trains circulaient normalement.

"Nous étions sur le quai. (...) Le train est arrivé et soudain quelqu'un avec une hache est sorti et a frappé des gens", a indiqué au journal Bild un témoin non identifié.

Peter Altmaier, chef de la chancellerie et proche conseiller de la chancelière Angela Merkel, a apporté son soutien aux victimes. "Quoi qu'il se soit passé à la gare centrale de Düsseldorf, notre compassion et nos pensées vont aux personnes innocentes blessées", a-t-il écrit sur Twitter.

Le maire de la ville, Thomas Geisel, s'était lui rendu sur les lieux, selon Bild. "C'est un coup dur pour Düsseldorf. Beaucoup de personnes sont sous le choc", a-t-il dit.

Les autorités allemandes sont sur le qui-vive en raison de la menace jihadiste pesant sur leur pays, particulièrement depuis l'attentat au camion-bélier de décembre à Berlin (12 morts), revendiqué par le groupe Etat islamique.

Fin février un Allemand de 35 ans, qui selon les médias souffrait de problèmes psychiatriques, avait foncé au volant de sa voiture sur des passants à Heidelberg, dans le sud-ouest de l'Allemagne, faisant un mort et deux blessés.

Avec AFP