Accord UE-Turquie : le HCR confirme que le "hotspot" de Lesbos est désormais "un lieu fermé"

Le HCR a cessé de transporter vers le "hotspot" de Moria les migrants arrivant sur l'île grecque de Lesbos, car avec l'entrée en vigueur de l'accord UE-Turquie sur les migrants celui-ci est désormais "un lieu fermé".

"Nous avons pris la décision de principe de nous désengager des opérations de transport depuis le rivage et depuis Mytilène, port de Lesbos, vers le hotspot de Moria" situé au centre de Lesbos, a déclaré le porte-parole du Haut Commissariat aux Réfugiés de l'ONU à Lesbos, Boris Cheshirkov.

Il a souligné que Moria était désormais "un lieu fermé" d'où "les gens ne sont pas autorisés à sortir".

M. Cheshirkov n'a pas pu se montrer formel sur le fait qu'il n'y aurait plus dans le camp de Moria que des personnes débarquées sur l'île depuis dimanche, date d'entrée en vigueur de l'accord conclu vendredi à Bruxelles, et tendant au renvoi systématique des réfugiés et migrants vers la Turquie.

Mais il a confirmé que les autorités grecques ont fait en sorte que "la majorité" des migrants et réfugiés présents à Lesbos avant dimanche "aient quitté l'île", à destination de centres d'accueil en Grèce continentale, et que les autres "soient à Kara Tepe", l'autre camp de Lesbos, près du port.

Le HCR, qui n'opère pas dans les structures fermées, se contente désormais d'une mission "d'observation et de conseil" à Moria, "après avoir travaillé dur pendant des mois à monter ce camp", a déploré M. Cheshirkov.

Dans son conteneur bien visible à Moria, le HCR continue néanmoins à tenter d'identifier parmi les nouveaux venus les situations de fragilité particulières, notamment les mineurs non accompagnés, et de travailler avec l'EASO (bureau européen d'appui à l'asile) en vue de relocaliser certains réfugiés dans d'autres pays de l'UE.

Plus généralement, "le HCR s'inquiète de l'application prématurée de l'accord, sans les sauvegardes nécessaires pour la Grèce", a souligné le porte-parole. "L'Etat grec manque des capacités nécessaires pour évaluer de grands nombres de demandes d'asile. Il faut qu'il soit aidé et que les institutions de l'UE arrivent pour soutenir ce processus", a-t-il estimé.

Avec AFP